Article
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L’ouvrage est clair, synthétique et didactique. C’est un compendium d’histoire religieuse du Moyen Âge en quelque trois cents pages. Cinq chapitres ponctuent cette riche histoire, de la conversion de Constantin (312) à la Protestation de Luther (1517). Le propos est simple, la plume épurée, le contenu exhaustif et précis. Aucune note de bas de page ne vient freiner une narration qui s’enchaîne sans heurt. Tous les incontournables de l’histoire religieuse du Moyen Âge y sont : des incertitudes de la conversion de Clovis au procès de Jeanne d’Arc en passant par l’arrivée d’Honorat à Lérins, l’institution de la fête des morts le 2 novembre par Odilon de Cluny, la morale d’intention d’Abélard, l’évolution de la position ecclésiale sur l’usure du Décret de Gratien à saint Homebon, le canon 21 de Latran IV Utriusque sexus, le faux soufflet de Boniface VIII à Agnani, l’arbre à fées de Domrémy comme signe de la pratique superstitieuse du peuple, et tant d’autres... De temps à autre, un texte, classique s’il en est, détend la lecture sans en interrompre la fluidité : un extrait de la correspondance de Rémi de Reims, un panégyrique d’Alcuin, un passage du Concile de Tours (813), un sermon de saint Bernard, un extrait de la Somme Théologique de Thomas d’Aquin, quelques lignes d’une bulle de Jean XXII ou d’Eugène IV... Au détour d’une phrase, telle anecdote ou tel clin d’œil vient soutenir l’attention. C’est que l’histoire de l’Église médiévale se prête aux pointes d’humour que connaissent bien les médiévistes…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.6982