Article
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Il s’agit de la réédition d’un livre pionnier sur les hassidim des États-Unis, publié en 1962 par Free Press à New York. S. Poll avait notamment montré avec nombre de détails ethnographiques, l’importance des activités économiques des hassidim, en bonne partie associées aux normes judaïques en matière de cashrout, de vêtements ne mélangeant pas le lin et la laine (loi du shatnes), d’articles religieux, etc. Par leur intransigeance en la matière, les hassidim avaient mis en vigueur des exigences que d’autres commerces moins rigoureux ne satisfaisaient pas ; c’était là un atout pour la réussite de leur implantation à Brooklyn, après la Seconde Guerre mondiale. Le préfacier note que, près de cinquante ans plus tard, Williamsburg n’a pas beaucoup changé. De nouveaux quartiers hassidiques se sont développés à Brooklyn, notamment à Boro Park, et, d’autre part, la principale communauté hassidique de Williamsburg, les Satmarer, a fondé une « filiale », le village de Kiryas Joel, en zone rurale, à quatre-vingts kilomètres de New York. Il est vrai, note-t-il, qu’aujourd’hui le torchon brûle entre ces deux pôles Satmar.
Poll avait montré les méthodes du contrôle social à Williamsburg. Les déviants étaient sanctionnés économiquement : leurs commerces n’étaient plus patronnés par les communautés hassidiques et leurs fidèles. De plus, ils ne recevaient plus le soutien d’un ensemble d’organisations caritatives, enfin les non-conformistes faisaient l’objet de ragots et de sarcasmes…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.6942