Article
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Le bouddhisme se caractérisa tout au long de son histoire asiatique par une importante plasticité, s’actualisant sous la forme de traditions aussi dissemblables que le Theravada, le Chan, le Zen, le bouddhisme vietnamien ou le lamaïsme. À l’heure où l’implantation du dharma en Occident suscite de nombreuses interrogations sur son devenir, l’ouvrage de P. Magnin fournit une série d’éclaircissements importants sur les différentes phases de développement et d’acculturation de la religion du Bouddha. En premier lieu, si nous voulons bien comprendre la situation actuelle du bouddhisme dans l’Occident moderne, il faut le « penser au pluriel en respectant chaque phase de son développement, en prenant en compte l’époque, les pays et les orientations qu’il s’est donné », cela parce que « parler du bouddhisme en général, c’est parler d’une abstraction dénuée de toute réalité » (p. 9).
Cette importante monographie est introduite par une synthèse des analyses de B. Étienne, R. Liogier, F. Lenoir et L. Obadia sur la nature de la population des proches, sympathisants et nouveaux pratiquants français. L’insistance bouddhiste sur le rapport maître à disciple, sur l’expérience directe du méditant dans l’exploration de son intériorité, sur les liens qu’établit le lamaïsme entre le pratiquant, le cosmos et des forces invisibles, ou l’explication des souffrances à travers des doctrines non théistes (la loi du karma), sont autant d’éléments spécifiques aux bouddhismes qui permettraient d’expliquer l’attrait d…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.6692