Article
138-40
Au sein de la floraison d’ouvrages nous révélant, depuis quelques années, le taoïsme dans la variété de ses écoles et de ses tendances, les travaux, parus ou à paraître, sur l’ordre Quanzhen sont en passe de se tailler la part du lion. Le Quanzhen (« Réalisation complète », selon la traduction de l’auteur) a été un mouvement de renouveau des institutions et des pratiques du taoïsme qui est apparu durant la seconde moitié du xiie siècle, dans la Chine du Nord alors occupée par un peuple de l’Asie septentrionale, les Tungus Jürchen fondateurs de la dynastie chinoise des Jin (« Or »), et qui a prospéré aux xiiie-xive siècles sous la dynastie des Mongols gengiskhanides Yuan. Le caractère exceptionnel de son cas, le Quanzhen le tient non seulement de son succès populaire sous des dynasties de conquête, mais aussi de sa pérennité, car il est, de nos jours, reconnu en Chine populaire comme la forme officielle du taoïsme monastique.
S. Eskildsen poursuit ici une réflexion qu’il avait entamée sur le taoïsme primitif. Dans Asceticism in Early Taoist Religion (1998 ; cf. Arch. 108-40, 2000), il avait analysé, notamment, les techniques du jeûne et de la privation de sommeil visant à purifier le corps pour lui procurer l’immortalité, des techniques diversifiées selon chaque courant se réclamant du taoïsme jusqu’aux environs du vie siècle. Le grand mérite de ce travail avait été l’attention portée à l’attitude et aux croyances des adeptes plutôt qu’aux institutions, comme on le fait d’ordinaire…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.6152