Article
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Le sous-titre de cet ouvrage, quelque peu hypostasié par la quatrième de couverture, ne doit pas faire illusion. Nous n'avons pas à faire à une synthèse comme celles auxquelles les travaux de Jean Favier nous ont habitués. En outre, la réflexion économique n'atteint pas le niveau auquel Philippe Simonnot pourrait prétendre.
Ce monumental ouvrage de 810 pages est divisé en vingt chapitres, une introduction et un épilogue. Ces chapitres suivent une présentation chronologique linéaire, ce qui est, en soi, un problème pour la crédibilité du travail, les siècles succédant aux siècles. Conformément au titre, il s'agit d'une histoire économique de la papauté, non d'une histoire économique du christianisme. L'auteur parcourt donc les siècles en suivant le fil rouge de l'histoire du siège romain, sans dévier ni en direction des Églises latines d'Europe ni, a fortiori, en direction de Byzance. L'ouvrage directeur de la bibliographie est d'ailleurs le Dictionnaire historique de la Papauté (Ph. Levillain dir., Paris, Fayard, 1994), auquel de nombreux emprunts sont faits.
La thèse de l'auteur porte sur le lien entre l'accumulation des richesses et les interdits sexuels. Ainsi : « L'économiste serait tenté ici, à partir de sa seule discipline et conscient des limites de son point de vue, d'émettre l'hypothèse que l'orthodoxie a triomphé ou va triompher, au moins du point de vue du nombre de fidèles, du judaïsme, du paganisme et des autres formes “hérétiques” ou “extrémistes” du christianisme, parce que, grâce à son dispositif sexuel, elle permettait l'accumulation de richesse pour la plus grande gloire de Dieu comme on dira …
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.3628