Article
McKENZIE (Peter), Hail Orisha! A Phenomenology of West African Religion in the Mid-Nineteenth Century, Leyde, Brill, 1997, 578 p. (coll. « Studies of religion in Africa »)
À partir de 1840, des missionnaires protestants s’installèrent chez les Yoruba, qui vivent dans la région sud-ouest de l’actuel Nigeria. Ces missionnaires écrivirent de nombreux rapports sur leurs activités de prosélytisme, mais aussi sur la religion traditionnelle qu’ils cherchaient à éliminer. À partir de ces sources, P.McK. s’efforce de dégager une phénoménologie du culte des orisha au moment où la traite des esclaves vers les Amériques allait s’achever. Dans cette perspective, il cherche à éliminer dans les documents tout jugement de valeur négatif pour restituer la religion yoruba telle qu’elle était à l’époque, et utilise les catégories morphologiques de la phénoménologie de Rudolf Otto et de Freidrich Heiler, en postulant qu’« elles sont en accord avec le point de vue de nombreux Africains » (p. 2). À la lecture de milliers de pages de rapports, P.McK. s’est donc attaché à faire entrer toutes les données rencontrées sur la religion des Yoruba dans les « cases » prévues par la phénoménologie religieuse, car il se déclare convaincu qu’il existe une « unité de l’expérience religieuse humaine », malgré son apparente variété. Le maître mot de cette « unité » est le « sacré », qui revient dans les titres de presque tous les chapitres : temps, espace, nombres, action, personne, communauté, tout peut être « sacré »…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2010
- https://doi.org/10.4000/assr.20914