CAIRN.INFO : Matières à réflexion
linkThis article is available in English on Cairn International

1Nous assistons à une « redécouverte » de l’agriculture en tant que domaine d’activité stratégique. Ce secteur s’était vu progressivement relégué au second plan, dans les agendas de politiques publiques, longtemps basée sur une croissance essentiellement urbaine et un faible coût des produits agricoles. Cela contribuait à entretenir un désintérêt chronique des organisations publiques et des stratégies des investisseurs privés, découragés par les faibles marges financières et les risques inhérents à cette activité (OCDE, 2010).

2En 2008, la crise alimentaire a suscité un renouveau d’intérêt pour l’agriculture de la part de ces différents acteurs ; les autorités nationales et internationales reconnaissent l’urgence de la situation agricole dans les pays du Sud. En 2009, au sommet d’Aquila, vingt milliards de dollars sont promis par les membres du G8 pour lutter contre la faim (Oxfam, 2010). Ces promesses tardent à se matérialiser [1] et la (re)mise à l’agenda de la question agricole par les gouvernements et les agences de développement a surtout pris la forme d’une « révolution » discursive.
En revanche, cette crise a entrainé un réveil du secteur privé, et plus particulièrement les acteurs opérant sur les marchés financiers. Les évolutions structurelles et les projections qui en sont faites (augmentation de la population, pression accrue sur les ressources naturelles, changement des régimes alimentaires) conjuguées aux effets de la crise des prix alimentaires de 2008 poussent les investisseurs vers les activités agricoles. Les perceptions ont changé : désormais, ce secteur présente des perspectives de retombées financières plus intéressantes, alors que les investisseurs utilisent le secteur agricole comme une valeur refuge. On observe en effet une hausse des investissements directs étrangers (IDE) à destination de l’agriculture et une multiplication des projets d’investissement sur le continent africain [2]. En 2008, les IDE en direction du continent africain atteignaient 87,6 milliards de dollars (soit 27 % de plus que l’année précédente), dont un tiers vers les industries extractives et agricoles dans les pays d’Afrique subsaharienne (soit vingt-sept milliards de dollars) (Unctad, 2009).

Deux catégories d’investissements agricoles

3Ceux visant directement les ressources naturelles, et notamment la terre, souvent qualifiée de land grabbing. Elle voit des investisseurs, publics ou privés, nationaux ou étrangers, acquérir des terres à vocation agricole. Ce processus fait actuellement l’objet d’un large traitement scientifique et médiatique (Cottula et al., 2009 ; World Bank, 2010 ; ILC, à paraître). Si un large panel d’objectifs stimulant ces acquisitions apparaît (Anseeuw, 2010), les investisseurs cherchent à développer leurs activités le long de la chaîne de production, et notamment en direction de la production primaire. Selon Cotula (2009), on assiste actuellement à un retournement du rapport risque/bénéfice au sein de cette chaîne de production. Si la production primaire concentrait jusqu’à présent l’essentiel des risques tandis que les bénéfices revenaient aux acteurs en amont mais surtout en aval, la hausse des prix agricoles tend désormais à inverser cette tendance.

4Cependant, il semble que ce phénomène ne représente que la partie émergée de dynamiques plus larges. Le phénomène d’acquisitions foncières cache une dynamique de contrôle de la production. Cette dynamique de production grabbing voit certains acteurs contrôler, partiellement ou totalement, directement ou indirectement, le processus de production agricole. Cette catégorie d’investisseurs qui se profile est quant à elle étrangère au secteur agricole traditionnel : il s’agit d’acteurs financiers, banques commerciales, fonds d’investissements, qui cherchent à diversifier leur portefeuille. En vertu des anticipations dominantes, ils perçoivent le secteur agricole comme un investissement sur l’avenir, réalisant ainsi une « spéculation d’orientation malthusienne [3] ».
Afin de mieux comprendre ces restructurations, cet article détaille plusieurs modèles qui se sont développés en Afrique du Sud. Si ce pays se distingue par une structure foncière et rurale spécifique, héritière des rapports de force de l’ancien régime, il est « à la pointe » des dynamiques mentionnées précédemment. En effet, parallèlement aux réformes foncières initiées dès 1994, les gouvernements successifs ont menés, dans le domaine agricole, des politiques de libéralisation et de dérégulation totale. Les structures de contrôle étatique (les boards) sont supprimées et les subventions annulées (Vink, Kirsten, 2000). Désormais, l’orientation et la régulation de l’activité agricole se font via les mécanismes de marché (Borras, 2003). Dans les années 1990, le secteur agricole sud-africain connaît une importante restructuration, marquée par la mise en place de structures non-étatique d’encadrement du marché, notamment la Safex, le marché à terme des produits agricoles. Aujourd’hui, le secteur agricole sud-africain est à la fois l’un des plus dérégulé de la planète, mais aussi l’un des plus structurés et des plus sûres, offrant aux investisseurs tout une gamme d’instruments de gestion du risque. Dans le contexte international de « renouveau » de l’investissement agricole, ce pays offre un terrain propice aux expérimentations financières. Les ressources foncières du pays et son rôle de puissance régionale stimulent aussi l’intérêt des investisseurs pour ce marché [4].

La production agricole et la chaîne de valeur financière

5Le secteur agricole mondial suit actuellement une profonde restructuration. L’exception agricole qui avait été remise en cause avec l’entrée du secteur dans les négociations du GATT est enterrée. De nouveaux acteurs, porteurs de références et d’expériences extérieures, ont fait leur apparition. De leurs interactions avec les agents « traditionnels » naissent de nouveaux modes d’action, d’investissements et de production. Un nouveau paradigme du développement agricole tend aujourd’hui à s’imposer (De Janvry, 2009), qui a des répercussions se manifestant à la fois sur la scène internationale mais aussi dans les espaces nationaux. L’objectif est d’attirer les investisseurs privés vers le secteur agricole. La chaîne de valeur financière (finance value chain) est le vecteur par lequel doit s’effectuer cet apport de capitaux. Cette approche n’est pas nouvelle, et plusieurs filières d’exportations (café, coton) sont déjà structurées autour de ce modèle. Cependant, ces dernières années, cette stratégie financière a connu une diffusion plus large, aussi bien au niveau géographique qu’au niveau des filières concernées, comme par exemple les céréales.
La prise de contrôle croissante sur le cycle productif agricole, et notamment la production primaire, se fait à travers une intégration verticale renforcée. Les segments en amont (y compris le financement) et en aval (jusqu’à la distribution) subissent un processus de concentration de plus en plus poussé au bénéfice de quelques macro-acteurs. Par le biais de partenariats et de contractualisation, ils étendent leur contrôle sur le cycle productif dans sa globalité pour limiter les risques inhérents à l’activité agricole. Grâce à une circulation des flux de capitaux et d’informations, les coûts de transaction sont réduits et les risques limités. Si des cas d’intégration de l’amont et de l’aval par des entreprises de production agricoles monopolistiques existent (Cargill, Monsanto), il apparaît aujourd’hui un processus d’intégration, y compris de la production agricole, initié de l’extérieure de la filière agricole, notamment par des acteurs financiers.

Financement et production agricole : de nouveaux modèles

6Une deuxième caractéristique est l’intérêt de nouveaux types d’acteurs à la production primaire. Il apparaît différents modèles selon l’organisation établie (contrats, production en régie) et les acteurs impliqués (banques, intermédiaires, fonds d’investissement). Sans prétendre être exhaustif, trois modèles sont détaillés ici : l’intégration bancaire, l’engagement des compagnies d’ingénierie et les fonds d’investissements.

7L’intégration bancaire dans les chaînes de valeurs agricoles. Les banques sont des partenaires traditionnels de l’agriculture et de l’agro-industrie, qu’elles financent sous une forme « classique » caractérisée par un prêt accordé avec un bien en garantie, généralement la terre. Cette intégration bancaire se fait essentiellement par la contractualisation des différentes parties, et notamment des producteurs. On voit apparaître une nouvelle stratégie de gestion du risque. Au lieu de prendre la terre comme garantie, c’est la production qui couvre le prêt concédé. Souvent, la terre n’est plus une garantie suffisante pour couvrir les dépenses des agriculteurs, alors que le prix des intrants s’élève. La banque fournit les liquidités nécessaires aux producteurs pour l’achat des intrants (graines, fertilisants) en échange des droits sur la récolte future.

8Ce contrat est négocié entre les deux parties au début du cycle productif, autrement dit, avant même que les graines ne soient mises en terre, l’agriculteur a perdu la propriété de sa production. Il stipule le type, le volume et la qualité de la production, définie en fonction des caractéristiques de l’exploitation (taille, qualité du sol) et le prix d’achat par la banque. Ce prix d’achat est calculé en fonction des projections d’évolution du marché. Le producteur dispose donc d’un revenu fixe défini à l’avance, à savoir le montant de la production moins le prêt concédé et les intérêts [5]. Ainsi, le risque de production est transformé en risque de performance, lequel est intégralement supporté par l’agriculteur.

9La banque prend en charge une assurance multi-périls qui couvre le producteur contre tous les risques naturels inhérents à l’activité agricole (inondation, incendie), et ce dès le début du cycle. Parce qu’elle contractualise avec plusieurs exploitants dispersés géographiquement, la banque limite les risques de production et bénéficie d’importantes économies d’échelle auprès des compagnies d’assurance. La banque limite également les risques de fluctuation des prix. En effet, elle se charge de la gestion et de la couverture des prix grâce au marché à terme des produits agricoles [6].

10Au cours du cycle productif, la banque et la compagnie d’assurance vont effectuer un suivi régulier de la production (par des ingénieurs agronomes, employés par les banques, mais aussi par satellite). À la fin de la récolte, l’agriculteur livre sa production à un silo certifié par le marché à terme, lequel transmet à la banque un reçu garantissant la possession d’un volume et d’une qualité précis. La banque se charge alors d’écouler la production physique principalement par le marché financier. On peut estimer que 30 et 40 % de la production annuelle de céréales en Afrique du sud est réalisés dans le cadre de ces modèles. Les trois principales banques commerciales (ABSA, Standard Chartered et RMB) déclarent détenir chacune environ 13 % de la production (rarement plus pour limiter à nouveau le risque). Ces banques diversifient à présent leurs activités agricoles vers l’horticulture, l’élevage et d’autres filières de production.

11Le modèle des sociétés d’ingénierie agricole. L’intégration de la filière peut également se faire par le biais d’intermédiaires, principalement des sociétés d’ingénierie agricole. La vocation de ces sociétés est de centraliser tous les services destinés aux agriculteurs (fourniture d’intrants, assistance technique, vente de la production) au sein d’une même entité. Elle propose donc aux producteurs un arrangement contractuel qui se veut une solution intégrale. Dans la grande majorité des cas, il n’y a pas de transfert ou d’acquisition de foncier. Le producteur loue sa terre à la compagnie de gestion, souvent pour une saison. Des objectifs de production sont fixés dans le contrat, ainsi que le cahier des charges et la rémunération correspondante pour le producteur. Le producteur n’a aucun droit de regard sur la prise de décision quant à l’utilisation de son exploitation. En échange, la société fournit directement les intrants aux exploitants et garantit le prix de vente via l’acquisition de positions sur le marché à terme. Au cours du cycle de production, cette compagnie assure un suivi sur les exploitations. Des ingénieurs sont envoyés sur le terrain, les opérations sont supervisées grâce à un système d’observation satellite et les comptes du producteur sont surveillés. Après la récolte, c’est la compagnie qui prend en charge la commercialisation de la production dont elle détient les droits. Une fois la production écoulée, la compagnie de gestion rembourse le prêt octroyé par la banque avec les intérêts.

12Dans ce modèle, les relations financières ont également été transformées pour le producteur, voire sont inexistantes. Elles passent entre la banque et l’entreprise associée et sont définies dans le cadre d’un contrat qui stipule que la compagnie intermédiaire est à la fois le garant du prêt saisonnier et le superviseur de la production. La banque fournit donc les liquidités et les assurances multi-périls nécessaires, non pas à l’agriculteur mais à l’intermédiaire.
La plus-value d’un tel système par rapport au précédent semble résider dans la spécialisation agricole et la proximité de l’entreprise vis-à-vis des acteurs de la filière. Cette compagnie réalise ses bénéfices grâce à l’apport de technologies de pointe dans les exploitations, en effectuant des économies d’échelle pour l’achat des intrants, assurances, et grâce à une gestion du risque poussée. Ainsi, la banque engagée dans ce circuit délègue tous les risques, de prix comme de production, à la compagnie intermédiaire. Cette société utilise les instruments de gestion du risque à sa disposition : le marché financier/agricole à terme pour garantir un prix de vente, les assurances pour les risques naturels. En outre, en sélectionnant les producteurs en fonction de leur expérience et des caractéristiques de leur exploitation, puis en assurant un contrôle sur le terrain, la compagnie tend à réduire les risques liés au volume et à la qualité de la production. Finalement, ces compagnies tendent à mener une double stratégie de diversification. D’une part, au niveau géographique, comme dans le modèle précédent, elles passent des contrats avec des fermes dans des zones différentes et développent leurs activités dans plusieurs filières agricoles. Si les céréales font partie de leurs cibles prioritaires, elles n’hésitent pas à s’engager dans la production de produits frais, de biocarburants ou encore de viandes [7].
Les fonds d’investissements. Depuis 2008, le secteur agricole sud-africain est marqué par la prolifération de fonds d’investissement spécialement dédiés à l’agriculture. Le profil de ces fonds et des investisseurs qui y contribuent est varié : banques commerciales, investisseurs institutionnels (fonds de pension), acteurs publics (agences de développement). Pour la plupart il s’agit d’acteurs extérieurs au secteur. La gestion de ces fonds est généralement confiée à des sociétés d’ingénierie agricole qui disposent d’une expérience et d’un réseau local. L’étendue de ces investissements est inconnue, d’autant plus que plusieurs fonds ont été créés récemment et n’ont pas encore de stratégie de mise en œuvre (c’est le cas du fond TransFarm Africa).

Tableau 1

Quelques exemples de fonds d’investissements spécialisés dans le domaine agricole en Afrique du sud

Tableau 1
Fond d’investissement (date de création) Détenteur du fond Origine des capitaux Montant de la capitalisation Stratégie d’investissement Zone d’activité Emvest (2008) Emergent Asset Management (fond d’investissement britannique spécialisé dans les marchés émergents) et Russel Stone Group (société agro-industrielle sud africaine) Acquisition foncière avec prise en charge directe de la production, de la transformation et de la commercialisation Diversification des filières Afrique australe South African agricultural fund and African agricultral fund (2010) Old Mutual (institution financière sud-africaine) Compagnies d’assurance vie et fonds de pension européens et sud africains Trois milliards de rands chacun (environ trois cents millions d’euros) Acquisition foncière à des fins spéculatives (pas de contrôle direct sur la production Afrique australe Zeder (2006) PSG (groupe sud africain dédié aux services financiers) Position minoritaire (entre 20 et 34 %) Pas d’implication directe dans la production mais droit de regard au niveau managérial. Activité en amont et en aval Afrique du sud Agri-Vie (2008) Sanlam (société d’assurance sud- africaine) Fonds de pension, fondations privés (Kellogs), institutions publiques (Industrial Development Corporation) Sept cents millions de rands (soixante-dix millions d’euros) Acquisition de position majoritaire au sein de compagnies agricoles et agro-industrielles (céréales, élevage, horticulture). Contrôle direct de la production Priorité à la production primaire Continent africain African Agricultural fund (2009) AFD, BAD, AGRA, IFAD, Banque ouest-africaine de développement Cent cinquante millions de dollars Intégralité de la chaine de production agricole (production primaire, transformation, infrastructures) Vers l’agriculture commerciale (80 % des capitaux) et l’agriculture familiale (20 %) Continent africain TransFarm Africa (2011) NEPAD business fondation Fondations privés (Hewlett) Vingt millions de dollars Stratégie pas encore développée Continent africain Fond de la Rand Merchant Bank (RMB-Banque commerciale sud-africaine RMB Fonds propres Priorité aux entreprises de transformation et de commercialisation de la production Acquisition foncière (trente mille hectares en Afrique du sud) Céréales et canne à sucre Prise de position minimum de 25 % Gestion et orientation directe des activités de l’entreprise Continent africain Source : Ducastel (2010).

Quelques exemples de fonds d’investissements spécialisés dans le domaine agricole en Afrique du sud

13En fonction des attentes des investisseurs (taux de rentabilité, durée de vie du fond) et de leurs anticipations sur l’avenir, ces fonds adoptent différentes stratégies. Tous ne vont pas cibler les mêmes actifs, ni adopter la même gestion de ces actifs. Ainsi, certains fonds se spécialisent sur l’acquisition foncière, comme par exemple Emvest et African/South African Agricultural Fund. Dans ce cas de figure, ces structures cherchent à acquérir, sous la forme d’achat ou de prêt sur le long terme, des terres arables à potentiel agricole. Dans cette catégorie de fonds d’investissement dédiés au foncier, on peut distinguer ceux qui prennent directement en charge la production sur les exploitations par opposition à ceux qui vont l’externaliser. La première catégorie mise sur une hausse de la productivité, grâce à l’utilisation de technologie de pointe notamment, et sur la hausse des prix des denrées agricoles. Le deuxième groupe, celui qui va louer la terre à des agriculteurs en charge de sa mise en valeur, parie davantage sur la hausse des prix des terres, et donc du loyer qu’ils perçoivent. Deux types de spéculation soutiennent donc cette dynamique, l’une sur le foncier et l’autre sur les produits agricoles.

14Certains acteurs souhaitant investir dans le secteur agricole considèrent cette stratégie d’acquisition directe du foncier, avec ou sans prise en charge de la production, comme trop risquée. Dans ce cas, le fond d’équité constitue une alternative. Ce dernier a pour objectif l’acquisition d’actions (equities) d’une entreprise agricole ou agro-industrielle. Le risque est limité puisque les capitaux ne sont pas placés dans des actifs aussi rigides et socialement moins sensible que la terre. L’entreprise recevant ces fonds jouit pour sa part d’un apport de capitaux conséquent qui lui permet de développer ses activités. Si ce mode de financement est moins coûteux pour l’entreprise, contrairement au système de prêts, elle cède en échange une partie de son autonomie décisionnelle à l’investisseur.

15Tout comme les fonds dédiés à l’acquisition de terres, ces fonds d’investissements en actions mènent différentes stratégies guidées par les prophéties auxquelles elles adhèrent, et surtout par les attentes de leurs investisseurs. Par exemple, les « fond à durée déterminée », ceux qui ont une durée de vie généralement entre dix et quinze ans, voire plus court, garantissent à leurs clients des rendements élevés à court terme. Ils privilégient alors les entreprises et les domaines d’activités où les marges sont potentiellement les plus importantes et les plus rapides pour un investissement minime. En revanche, les fonds qui n’ont pas de « date de péremption » adoptent des stratégies basées sur le plus long terme avec des retours garantis et réguliers.

16On constate également que les fonds d’investissements en actions tendent à privilégier les prises de positions au sein d’entreprises déjà rentables et concurrentielles. Ces dernières vont bénéficier de l’apport de capitaux pour se renforcer. Ainsi, on peut penser que cette intrusion de plus en plus massive de fonds d’investissement vient renforcer la position des acteurs dominants dans le secteur agricole, au détriment des autres. Selon que la position acquise est majoritaire ou minoritaire, le fond d’investissement n’aura pas le même droit de regard et de gestion des activités de la compagnie. Zeder, par exemple, pour des raisons de risques et ne voulant pas s’impliquer dans la stratégie et la gestion de la production, ne vise que des positions minoritaires (entre 20 et 34 % des parts). À l’inverse, Agri-Vie tend à contrôler l’ensemble des activités de ses filiales en leur imposant son propre modèle de gestion.
Au sein des investisseurs, il est fréquent de retrouver des institutions publiques telles que des agences de développement nationales ou internationales, et des fondations privés dédiées au développement. Souvent, au sein d’une même entité cohabite ainsi une orientation commerciale et une volonté développementaliste. Cette mixité des investisseurs vient illustrer la confusion croissante entre promotion du développement et promotion de l’investissement privé.

Réflexions sur l’agriculture et le paysannat

17Financiarisation et industrialisation de l’agriculture. Cet état des lieux de l’agriculture sud-africaine à partir des modèles de financement en vigueur fait ressortir plusieurs tendances et questionnements. Les modèles montrent tout d’abord que de nouveaux acteurs apparaissent sur la scène agricole sud-africaine. Qu’ils soient issus des domaines industriels ou financiers, qu’ils soient des entrepreneurs, des investisseurs ou même de purs spéculateurs, les pourvoyeurs de capitaux semblent de plus en plus exogènes au monde agricole. Outre des financements, ils apportent avec eux une logique, des modes d’actions et de régulations, issus d’autres sphères d’activités. On assiste en quelque sorte à une « vassalisation du secteur » qui se traduit par une redéfinition des frontières de l’espace agricole. Le rôle croissant des banques et des fonds d’investissements, par exemple, semble conduire à une « financiarisation » du secteur. Au cours des dernières années la spéculation agricole a connu un « boom » sans précédent. Si, auparavant, la spéculation était un phénomène interne et de courte durée, elle adopte désormais des stratégies sur le long terme, menées par des acteurs étrangers au secteur (Dubois, 2010). Ainsi, dans le cadre des échanges sur les marchés à terme (la Safex en Afrique du Sud), de moins en moins de contrats débouchent sur une livraison effective. Cette tendance n’est pas sans rappeler les mécanismes spéculatifs propres à d’autres domaines d’activités, l’immobilier notamment.

18Le secteur agricole sud-africain connaît aussi actuellement un processus d’industrialisation, ou plutôt de « corporisation [8] ». Ce n’est pas tant la mécanisation qui constitue la spécificité d’une telle dynamique mais plutôt la transformation des structures de production et de leurs interactions les unes par rapport aux autres. De plus en plus, la chaîne de valeur agricole tend à être contrôlée par un acteur dominant. Cette prise de contrôle des différents segments le long de cette chaîne se fait soit par acquisition directe, soit par la contractualisation des acteurs. L’organisation de la production agricole tend ainsi vers une structure fortement intégrée, proche des chaînes tayloristes industrielles, dans lesquelles les segments les plus risqués sont externalisés vers des intermédiaires qui en supportent les coûts et les risques.

19Ce double processus, à la fois de financiarisation et de « corporisation » du secteur agricole, conduit à un nouveau régime qui se caractérise par la domination de quelques grands groupes agro-alimentaires internationaux (Huggins, 2011), pouvant mener à la marginalisation de la majorité des agriculteurs africains due à des rapports de force biaisés et à la confrontation avec des modèles à productivité significativement plus élevée (Losch, 2010).

20Concentration et dualisation au sein du secteur. Ces évolutions tendent à renforcer la dualisation de la structure agricole sud-africaine. Tandis que les macro-acteurs de l’industrie agro-alimentaire voient leurs positions dominantes renforcées, des pans entiers de la société sud-africaine sont exclus de ces dynamiques. En effet, le processus de sélection opéré conjointement par les banques et les compagnies d’assurances exclut les petits et moyens agriculteurs, ainsi que les agriculteurs émergents (bénéficiaires de la réforme foncière). Les critères de sélection étant la taille de l’exploitation (pas moins de cinq cents hectares chez ABSA), la solvabilité, et l’expérience de l’agriculteur ; seuls les exploitants déjà insérés dans les circuits commerciaux sont éligibles. Les coûts d’entrées (capital, maîtrise des flux, respect des normes) devenant de plus en plus élevés, la porte d’accès se ferme pour la majorité des producteurs. Cet accroissement des coûts d’entrée provoque aussi une forte concentration. L’évolution dans le segment de la production primaire semble suivre celle des segments en amont (fertilisants, graines) et en aval (transformation, commercialisation) qui voient déjà un nombre d’acteurs très limité se diviser ces marchés au niveau national (Greensberg, 2010) ou international (Dubois, 2010).

21Deux groupes d’acteurs semblent particulièrement bénéficier de la restructuration agricole. Tout d’abord, les banques commerciales et les compagnies d’assurances, qui, en contrôlant directement une partie croissante de la production primaire et en imposant leurs critères de sélection aux exploitants, se posent en régulateurs du secteur. En intégrant toute la filière et en centralisant les flux d’informations, ils peuvent anticiper l’évolution de ces marchés et notamment les prix, jouer le rôle d’arbitre sur ces marchés [9] et sembler être en mesure de faire évoluer les prix en leur faveur en spéculant à la hausse ou à la baisse selon les anticipations. Les seconds grands bénéficiaires sont les intermédiaires agricoles. À la fois gestionnaires des opérations de terrain et des opérations financières, ces sociétés captent une part croissante des marges engendrées par l’activité de production agricole.

22Spéculation et puissance étrangères. Le contrôle de la production agricole par quelques macro-acteurs, qui représentent dans beaucoup de cas des capitaux étrangers, ne pose pas seulement le problème de la concentration et de la dualisation du secteur, mais doit également être analysé dans le cadre des stratégies de ces acteurs. En effet, la forte volatilité des prix agricoles renforcée par la suppression des mécanismes de stabilisation dans un contexte de régulation du secteur par le marché pose la question du choix des agents économiques et des mécanismes de régulation agricole. D’une part, la spéculation peut renforcer des stratégies d’accroissement des profits, au détriment de la sécurité alimentaire du pays où a lieu la production. D’autre part, les pouvoirs économiques étrangers contrôlant une part croissante de la production mettent également en cause la souveraineté alimentaire de ces pays dans un contexte de libéralisation poussée. La sécurité et la souveraineté alimentaires nationales sont donc en jeu.

23En effet, comme le note le rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, une part significative de la volatilité et de la hausse des prix s’explique par l’émergence de la spéculation, et qu’un rôle primordial est joué ici par l’entrée sur les marchés de puissants investisseurs institutionnels (fonds spéculatifs, fonds de pension, banques d’investissement) [10], souvent étrangers et généralement peu intéressés par des objectifs de stabilisation, sécurité et souveraineté alimentaire. Si cette volatilité des cours des produits agricoles et les stratégies de spéculation posent problème pour la mise en place de programmes de développement, elles mettent également en avant des questions de la régulation des secteurs agricole et financier et des cadres réglementaires dans un grand nombre de domaines allant jusqu’au fonctionnement des marchés à terme et au commerce extérieur. Cela mène également à des réflexions autour des politiques nationales, du développement des stratégies sectorielles et financières et de l’intégration régionale.

24Salarisation et paupérisation du monde agricole. Si les incertitudes sur le plan économique engendrées par l’émergence de ces nouveaux modèles de production sont nombreuses, c’est sur le plan social que les inquiétudes sont les plus fortes. En effet, l’une des caractéristiques communes de ces innovations semble être la position de plus en plus marginale des producteurs et des travailleurs agricoles.
Le processus d’intégration des exploitants familiaux par les macro-acteurs se fait au détriment des premiers. Les deux parties en présence n’ont pas les mêmes ressources financières, sociales et culturelles pour se rencontrer sur un pied d’égalité (Borras, 2008). Cette tendance semble dépasser les clivages traditionnellement présents au sein de l’agriculture sud-africaine. Les propriétaires fonciers se retrouvent ainsi insérés dans des chaînes de production dont ils ne sont qu’un rouage isolé et sur lesquelles ils n’ont aucun pouvoir d’orientation. Bien souvent, le capital technique utilisé, dont les coûts ne cessent d’augmenter, ne leur appartient pas et n’est que prêté par l’entreprise de gestion. Cette situation crée un cercle de dépendance pour les agriculteurs puisqu’ils ne peuvent s’extraire de ces chaînes de production sous peine de perdre leurs accès aux financements et aux intrants performants. Les fonds accordés concernent des périodes courtes, le temps des cycles de production, et les montants sont calculés pour la production de quantités particulières de produits agricoles. Ainsi, ce type de fonds ne permet pas d’investissement productif et semble condamner le producteur à renouveler ce type d’engagement saisonnier année après année. Bien que propriétaires de la terre, la situation de ces producteurs s’apparente de plus en plus à celle de salariés agricoles en voie de prolétarisation ou à celle de prestataires de services.
Les impacts de ces transformations ne touchent pas seulement le producteur en tant qu’agent économique, mais aussi, et surtout, en tant qu’acteur social. Cette « corporisation » bouleverse les relations sociales et les modes de vie caractéristiques du monde agricole sud-africain. La cellule familiale a constitué, pendant l’apartheid et jusqu’à aujourd’hui, la structure de base de la production agricole, aussi bien dans les ex-bantoustans que sur les exploitations blanches. Le passage de cette entreprise familiale autonome à l’intégration au sein d’une structure entrepreneuriale modifie forcément le rapport à l’activité agricole. En outre, à côté de ces producteurs, propriétaires terriens, les travailleurs agricoles voient aussi leur situation se dégrader. Le recours de plus en plus fréquent à des techniques agricoles de pointe nécessitant une faible main-d’œuvre, souvent saisonnière, permet d’entretenir la précarité des travailleurs agricoles.

L’Afrique du sud, un laboratoire agricole pour l’Afrique ?

25Plusieurs indices laissent entrevoir que ces modèles de production et d’investissement se propagent sur le reste du continent. D’une part, les sociétés sud-africaines agricoles et agro-industrielles se lancent à la conquête de nouveaux marchés. Ainsi, Farmsecure est déjà présente dans dix-huit pays africains et ambitionne de poursuivre son expansion, notamment vers l’Afrique de l’Ouest ; les banques sud-africaines sont elles aussi de plus en plus présentes sur tout le continent (Standard Bank est présente dans quatorze pays et s’investit particulièrement dans le domaine agricole ; RMB acquiert des parts de banques africaines afin de réorienter leurs activités) ; et depuis quelques mois, plusieurs projets de cultures à grande échelle ont été annoncés par des sociétés sud-africaines dans des pays africains (AgriSA en RDC, par exemple) (Anseeuw, 2010). D’autre part, d’autres initiatives internationales (RaboBank est déjà engagée dans le secteur agricole d’une dizaine de pays, prospection de banques chinoises auprès des entreprises sud-africaines) et africaines (fonds d’investissement kenyan présente dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Est) développent leurs activités sur des modèles similaires.

26Si le plus souvent les conditions d’investissement ne sont pas aussi propices qu’en Afrique du Sud, des mesures sont développées afin de s’adapter aux conditions locales. Par exemple, on assiste à des investissements dans la production d’intrants, afin de développer un modèle de financement sans transfert de liquidités, pour limiter les risques dans des environnements moins propices que l’Afrique du sud, ou encore l’implantation de prototypes de silos facilement transportables et adaptés à différents climats pour les pays où de telles infrastructures sont peu présentes.

Conclusion

27Le secteur agricole sud-africain connait aujourd’hui des restructurations importantes, liées aux crises agricoles et financières récentes et caractérisées par une financiarisation et une « corporisation » de l’agriculture. Cela mène à une concentration dans les mains de quelques macro-acteurs, traditionnellement non-agricoles. Cela conduit également à un nouveau processus de « prolétarisation agricole » transformant les agriculteurs familiaux en rentiers et/ou travailleurs agricoles sur leurs propres terres.

28En l’absence de modèles alternatifs qui ont fait preuve de succès jusqu’à présent, cette conception du développement agricole centrée sur des macro-acteurs devient actuellement le paradigme de référence. Si tel est le cas pour l’Afrique du Sud en particulier, le modèle semble bien s’exporter sur le reste du continent. Il est en effet adopté par les agences publiques de développement (Nepad, BAD) et exportée par ces macro-acteurs dans le cadre de leur expansion économique. Ils tendent ainsi à imposer leurs modèles et leur vision du développement de l’agriculture.

29Ces transformations sont au cœur des tensions qui traversent le développement agricole actuellement : le débat entre petits producteurs et grandes exploitations mécanisées, l’opposition entre l’investissement spéculatif et la sécurité alimentaire, ou encore les questions posées par la promotion de l’investissement étranger et la souveraineté alimentaire. Elles soulignent surtout le manque de réflexions et de débats politique autour des implications de ces transformations pour les politiques de développement nationales et internationales et des trajectoires de développement, qu’elles soient agricoles ou non, pour ces pays à la recherche d’alternatives.

Notes

  • [1]
    La baisse de l’aide publique au développement (APD) vers l’agriculture enclenchée dans les années 1980 se poursuit (OCDE, 2009).
  • [2]
    Paul Runge (directeur de Africa Project Access) : « Le nombre de projets d’investissement dans le secteur agricole en Afrique sub-saharienne est sans précédent » ; Neil Crowther (chef de la direction de l’entreprise d’investissement Chayton Capital) : « Les investissements d’équité privés dans le secteur agricole africain ont généré parmi les retours sur investissement les plus élevés l’année dernière » (Business News, 1er septembre 2010).
  • [3]
    Ces processus ne sont pas véritablement nouveaux : par exemple, en Argentine, les fonds de pension ou de retraite investissent dans le secteur agricole pour ses retours garantis et réguliers (Neveu, 2001) ou dans des filières de production telle que celle de la banane sont déjà aux mains de quelques acteurs dominants qui concentrent les différents segments de la chaîne de valeur. Cependant, les motivations des acteurs, l’ampleur du phénomène et les régions concernées font la singularité de la tendance actuelle.
  • [4]
    À ce titre, l’Afrique du sud, comme laboratoire de nouvelles pratiques agricoles, constitue un terrain d’étude heuristique pour illustrer les dynamiques internationales actuelles. Les évolutions et les transformations constatées dans cet article n’ont cependant pas vocation à être généralisés à outrance, ni à être transposées à d’autres espaces nationaux.
  • [5]
    En cas de surplus ou de manque par rapport au volume et à la qualité fixés, l’agriculteur sera crédité ou débité du montant correspondant.
  • [6]
    Dans ce cas sud-africain, il s’agit principalement du marché à terme Safex à Johannesbourg.
  • [7]
    Il est à ce jour difficile d’évaluer l’étendue de ce modèle. La société d’ingénierie agricole la mieux établie est Farmsecure – entreprise sans expérience préalable dans le secteur agricole, créé en 2004 avec l’objectif de reprise de petites et moyennes entreprises – et dispose de sept cents exploitations en Afrique du sud, représentant près de 8 % de la production annuelle des céréales. D’autres sociétés semblent se structurer rapidement.
  • [8]
    Terme anglo-saxon qui désigne le processus par lequel une entité tend à acquérir la forme organisationnelle ainsi que les modes d’action propres à une entreprise.
  • [9]
    ABSA Bank est ainsi un cleaning house sur la Safex.
  • [10]
    « Spéculation agricole et flambée des prix alimentaires. Réguler pour réduire les risques de volatilité », note d’information du rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, septembre 2010.
linkThis article is available in English on Cairn International
Français

Résumé

Au lendemain de l’apartheid, le secteur agricole sud-africain a connu un processus de dérégulation sans précédent. Cette libéralisation agricole se traduit par la montée en puissance de « macro-acteurs » – entre autres des banques commerciales (ABSA, Standard), des entreprises d’ingénierie agricole et des fonds d’investissement. De nouveaux modèles de production et de financement apparaissent. On observe une mainmise par quelques macro-acteurs (souvent non agricoles, à structures capitalistes globalisées) sur la production agricole, considérée comme une denrée de spéculation sur les marchés financiers. Sont posés des enjeux sur le statut des producteurs agricoles, la souveraineté alimentaire et la régulation du secteur.

Mots-clés

  • Afrique du sud
  • investissement
  • agriculture
  • régulation
  • banque

Bibliographie

  • Anseeuw, W. (2010), “Large Scale Land Acquisitions in Southern Africa. Characteristics, Perspectives and Regulation”, Johannesburg, SACAU 2010 Policy Conference “Land in Southern Africa-Key issues for farmers”, 29-30 mars.
  • En ligneBorras, S. (2003), “Questioning Market-Led Agrarian Reform. Experiences from Brazil, Colombia and South Africa”, Journal of Agrarian Change, vol. III, n° 3, p. 367-394.
  • Cotula, L., Vermeulen, S., Leonard, R., Keeley, J. (2009), “Land Grab or Development Opportunity? Agricultural Investment and International Land Deals in Africa”, Londres/Rome, IIED/FAO/IFAD, research report.
  • Cotula, L., Vermeulen, S. (2009), “Deal or no Deal. The Outlook for Agricultural Land investment in Africa”, International Affairs”, vol. LXXXV, n° 6, p. 1233-1247.
  • De Janvry, A. (2009), “Agriculture for Development. New Paradigm and Option for Success”, Agricultural Economics, vol. XLI, n° 1, p. 17-36.
  • Greenberg, S. (2010), “Status Report on Land and Agricultural Policy in South Africa. Cape Town”, PLAAS, Research Report n° 40.
  • Huggins, C. (2011), Commercial Pressure on Land in its Historical Perspective, Rome, Research report.
  • ILC (à paraitre), “Commercial Pressures on Land”, Rome, Synthesis Report.
  • Losch, B. et al. (2010), “Structural Dimensions of Liberalization on Agriculture and Rural Development. A Cross-Regional Analysis on Rural Change”, Washington, World Bank, juin 2010.
  • Neveu, A. (2001), Financer l’agriculture. Quels systèmes bancaires pour quelles agricultures??, Paris, Charles Leopold Mayer.
  • OCDE (2009), “Measuring Aid to Agriculture”, Paris, OECD-DAC, novembre, www.oecd.org
  • OCDE (2010), «?Afrique. Priorité à l’agriculture?», Paris, www.oecd.org
  • Oxfam (2010), «?D’un G8 à l’autre?: suivi des engagements de l’Aquila sur la sécurité alimentaire?», note d’information, 24 juin.
  • En lignePons-Vignon, N., Anseeuw, W. (2007), «?Le paradoxe sud-africain?: l’évolution des conditions de travail dans le régime postapartheid?», Politique africaine.
  • Unctad (2009), «?Rapport sur l’investissement dans le monde: sociétés transnationales, production agricole et développement en 2009?», New York et Genève, UNCTAD, Rapport «?Vue d’ensemble?».
  • Vink, N., Kirsten, J. (2000), “Deregulation of Agricultural Marketing in South Africa. Lessons Learned”. Sandton, The Free Market Foundation, Monograph 25.
  • World Bank (2010), “Rising Global Interest in Framland. Can it Yield Sustainable and Equitable Benefits?”, Washington, Research Report.
Antoine Ducastel
Antoine Ducastel est diplômé d’un master 2 de coopération internationale, action humanitaire et politiques de développement de l’université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Il a effectué son stage de fin d’études en Afrique du Sud sur les accaparements fonciers et les nouvelles formes d’investissements en agriculture.
Ward Anseeuw
Ward Anseeuw, économiste du développement, est chercheur au Cirad, affecté à la Post-Graduate School of Agriculture and Rural Development de l’université de Pretoria. Il conduit des recherches en Afrique et en Afrique australe, sur les politiques agricoles et foncières, les conflits fonciers et les acquisitions foncières à grande échelle. Il a notamment publié The Struggle Over Land in Africa. Conflicts, Politics and Change (avec Chris Alden, HSRC Press, 2010).
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 10/10/2011
https://doi.org/10.3917/afco.237.0057
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur © De Boeck Supérieur. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...