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LORSQUE JE ME SUIS INSTALLÉ en Côte d’Ivoire, en juin 2009, dans le but de poursuivre une enquête sur les formes sociales de l’homosexualité masculine en Afrique de l’Ouest, j’ai rapidement constaté l’important usage d’Internet que faisaient les premiers « branchés » que j’ai rencontrés. C’est ainsi qu’on désigne couramment dans les pays d’Afrique francophone les hommes et les femmes qui ont des pratiques homosexuelles, en reprenant un terme qui pour les non-initiés est tout à fait transparent (« branché » signifie simplement « dans le vent » pour qui n’est pas tout à fait « branché »). J’ai alors décidé d’explorer cette voie pour comprendre ce qui m’apparaissait comme un vaste réseau virtuel d’interconnaissance.Lors de mon enquête à Bamako, entre 2003 et 2008, j’avais utilisé Internet pour rencontrer d’autres hommes que ceux que je pouvais croiser dans les lieux ou les réseaux que je fréquentais (Broqua, 2010). Il existait alors un site de discussion gratuit explicitement gay accessible..…
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Christophe Broqua est socio-anthropologue, docteur de l’EHESS, chercheur associé à Sophiapol-Lasco (université Paris Ouest Nanterre La Défense) et à l’UMI TransVIHMI. Il a consacré ses premières recherches aux mobilisations collectives liées au sida et à l’homosexualité en France. Depuis 2003, il enquête sur le même sujet en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal). Il a notamment publié Agir pour ne pas mourir ! Act Up, les homosexuels et le sida (Presses de Sciences Po, 2006) et coordonné « La question homosexuelle et transgenre » (Politique africaine, n? 126, 2012) et, avec Anne Doquet, « Masculin pluriel » (Cahiers d’études africaines, n? 209-210, 2013).
- Mis en ligne sur Cairn.info le 30/01/2014
- https://doi.org/10.3917/afcul.096.0052
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