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IL FAUT RENCONTRER Zanele Muholi (née en 1972, à Umlazi-Durban, Afrique du Sud), l’écouter parler de son combat, le sien et de celui de toutes ses sœurs, les Black Queers. Il y a une rage dans sa voix, des questions posées et surtout une grande incompréhension : pourquoi ? Pourquoi les lesbiennes noires en Afrique du Sud ne sont pas en sécurité ? Pourquoi doivent-elles subir ce qui est communément nommé des viols « correctifs » ou « curatifs » ? Pourquoi sont-elles torturées et assassinées en raison de leurs orientations sexuelles ? Pourquoi dans un pays où les lois ne stigmatisent pas l’homosexualité, les lesbiennes noires ne sont pas libres de leurs paroles, de leurs corps et de leurs vies ? Un flot d’incompréhension, de colère et d’injustices que la jeune photographe-militante transpose dans son travail photographique. Une pratique et un engagement qui font d’elle une porte-parole indiscutable d’un combat collectif.
Zanele Muholi pratique une photographique où documentaire, détermination politique et autobiographie s’entremêlent. Lors des manifestations féministes dans les années 1970, les militantes scandaient avec force « the personal is political », le personnel est indubitablement politique. La photographe sud-africaine a vécu et subit encore aujourd’hui une violence quotidienne, qu’elle soit verbale et/ou physique. Son discours et la reconnaissance internationale de son travail dérangent ceux qui ont choisi de condamner l’ensemble de la communauté lesbienne noire…
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Julie Crenn est docteure en histoire de l’art et critique d’art. Elle collabore régulièrement avec les revues Artpress, Africultures, Laura, Ligeia, Inferno, N. Paradoxa, Slicker ou encore Inter-Art-Actuel.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 30/01/2014
- https://doi.org/10.3917/afcul.096.0138
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