La conduite du changement engage une diversité d’acteurs œuvrant à divers niveaux du système éducatif, y occupant des positions particulières, assumant des rôles et des identités différenciés et ayant accès à des ressources et des outils censés contribuer à l’efficacité de leur action. Si nous prenons une réforme du curriculum de l’enseignement obligatoire – exemple par excellence d’une réforme systémique –, on constate que la conduite de ce changement concerne un ensemble d’acteurs occupant diverses positions du haut en bas du système éducatif, du ministre de l’Éducation nationale aux personnels des établissements, en passant par les inspecteurs d’académie, les cadres intermédiaires et supérieurs, les producteurs d’outils et de matériel d’enseignement, les associations disciplinaires, les experts de l’évaluation des apprentissages, voire même les élèves qui doivent prendre acte du changement dans ses conséquences pour leur métier d’élève. Vaste entreprise qu’une réforme du curriculum, dans la mesure où elle prétend à une rationalisation de sa mise en œuvre, requiert l’action convergente de nombreux acteurs, chacun ayant une contribution spécifique attendue. Appelés à faire partie de cette orchestration des efforts, n’oublions pas les familles, les médias et les réseaux sociaux qui interviennent et peuvent perturber autant que faciliter la conduite du changement que, faut-il le rappeler, les acteurs internes du système éducatif préfèrent en général le plus possible contrôler.
La conduite du changement est le fruit de l’agentivité…