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« Nous faisons le serment de rester unis pour défendre la République ». C’est sous ce slogan qu’à l’initiative du Comité départemental du Front populaire, l’ensemble des forces de gauche de Loire-Inférieure (Loire-Atlantique) se donne rendez-vous sur l’hippodrome de Savenay le 11 octobre 1936. Le lendemain, Le Populaire de Nantes titre : « La magnifique journée de Savenay constitue une nouvelle victoire du Front populaire uni plus que jamais pour la défense de sa devise : Pain, Paix et Liberté ». Sur une pancarte nous pouvons lire : « À bas la guerre, à bas le fascisme, à bas Hitler ».
Quelques mois après l’un des plus grands mouvements de grève qu’ait connu le pays, cette ferveur et ces slogans pourraient surprendre, puisque nous associons plus volontiers l’année 1936 à la conquête des congés payés ou de la semaine des 40 heures. Pourtant, il ne faudrait pas sous-estimer le poids des courants réactionnaires et la virulence de la résurgence d’une mobilisation des forces de droite les plus radicales. Au mois de septembre, leurs partisans se sont rassemblés par dizaines de milliers à Saint-Mars-la-Jaille (44), Cholet (49) ou La Roche-sur-Yon (85). À Saint-Nazaire, un tract est distribué sur lequel on peut lire : « Aujourd’hui, les communistes veulent pousser la France à se battre pour la Russie. Ils seraient capables de déclarer la guerre à l’Allemagne par haine de l’hitlérisme ». Le journal de la droite nantaise, La Solidarité, explique pour sa part, dans son édition du 15 septembre 1936 : « Si c’est Franco qui a le dessus, nous voilà débarrassés du communisme à l’Ouest […] Nous le répétons, nous préférons vivre avec Hitler que mourir pour Stalin…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2019
- https://doi.org/10.3917/aden.012.0097
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