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Les premiers bruits de botte retentissent en Europe de l’Est, à l’orée des années vingt. En 1919, Miklos Horthy entre à Budapest pour contrer la révolution de Bela Kun et y instaure une véritable dictature une décennie plus tard environ. Le Sud du continent résonne de claquements similaires : en 1922, Benito Mussolini marche sur Rome et installe dans les années postérieures une dictature d’un nouveau type ; en 1923, Miguel Primo de Rivera assoit sa puissance en Espagne et ce, jusqu’en 1930 ; en 1928, António de Oliveira Salazar devient Ministre des Finances puis président du Conseil en 1932, implantant un régime autoritaire dont le Portugal ne s’extirpera qu’en 1974. Entre-temps, le bruit des bottes a repris à l’Est, et c’est au tour de la Pologne, en 1926, de subir le joug d’un dictateur, Joséf Pilsudski, jusqu’à sa mort en 1935.
La France, on le sait, n’est pas non plus épargnée. Des mouvements préfascistes – ou jugés comme tels par les gauches –, ont été fondés dès les années 20 – tel le Faisceau de Georges Valois en 1925 –, auxquels succèderont différents Ligues et Partis ultérieurement. Et le 6 février 1934 demeurera à bien des égards le point d’ancrage du fascisme français, – ou de ce que l’on prend comme tel – et de ses opposants, cruciale période où les camps se fonderont durablement tant dans leur bipolarisation idéologique radicale que dans leur porosité.
« La peste brune a passé par là », écrit Daniel Guérin dans sa remarquable série de reportages sur l’Allemagne nazie, publiée dans le quotidien de la S…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2019
- https://doi.org/10.3917/aden.012.0007
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