CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Face au changement climatique, à l’effondrement de la biodiversité, à la généralisation des pollutions et à la raréfaction de certaines ressources naturelles, de nombreux gouvernements et les institutions internationales ont adopté des stratégies diverses mais qui présentent suffisamment de points communs pour que nous puissions les regrouper sous une même appellation de « stratégies de la croissance verte ». Elles présentent toutes en effet, quatre caractéristiques principales. Tout d’abord, alors même que « le changement climatique est la plus grande et la plus vaste défaillance du marché jamais vue », elles privilégient le marché comme mode de coordination entre acteurs économiques, sous la condition d’internaliser les effets externes par des écotaxes ou par la création de marchés de droits à polluer. Elles postulent ensuite que la croissance de l’activité économique est une condition nécessaire et suffisante à l’amélioration du bien-être des populations, quand toute la recherche sur les indicateurs alternatifs prouve que ce n’est plus vrai dans les pays les plus développés, depuis les années quatre-vingt (FAIR). Elles confondent intérêt général et intérêt des macro-acteurs économiques, alors même que ceux-ci sont caractérisés par le court-termisme, accaparent une part toujours croissante de la richesse produite et imposent aux états affaiblis des politiques qui favorisent le développement de la pauvreté et de la précarité. Enfin pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), elles font confiance aux hautes technologies très consommatrices d’énergie et de matières premières, rares ou de plus en plus difficiles et polluantes à extraire…

Français

Cet article part de l’incapacité des stratégies de « croissance verte » à répondre aux crises écologiques et sociales actuelles. L’incohérence entre les documents de planification qui se multiplient ces dernières années en France, la culture du secret de l’administration et des politiques, la mauvaise qualité de la concertation et les financements structurellement insuffisants, rendent cette planification embryonnaire impuissante. Une planification efficace devrait orienter les investissements, développer les communs et l’économie des besoins, et pour cela rompre avec le fonctionnement néolibéral de l’administration, et assurer sous la responsabilité des élus la participation des entreprises, des associations et du public aux différents niveaux d’élaboration et d’exécution des plans.

Mots-clés

  • besoins fondamentaux
  • ressources naturelles
  • transition écologique
  • marché
  • planification
Laure Després
Laure Desprès est professeure émérite de sciences économiques au Laboratoire d’Économie et de Management de Nantes (LEMNA) et membre de la Maison des Sciences de l’Homme Ange Guépin. Spécialiste des questions monétaires et de l’économie soviétique, elle a publié ces dernières années de nombreux articles traitant des questions écologiques.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 29/03/2019
https://doi.org/10.3917/amx.065.0103
Pour citer cet article
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