Chapitre
Traduit dès 1998, le livre de l’archéologue britannique Timothy Taylor, La Préhistoire du sexe, a bénéficié d’un bel accueil médiatique. Et pour cause : selon lui, une bonne part des images et des objets légués par nos ancêtres paléolithiques appartiendrait à un genre que l’on qualifierait aujourd’hui de pornographique. Les préhistoriens, en général, en furent agacés. L’un d’eux, Jean-Georges Rozoy, en fit un compte rendu au vitriol. Il est vrai que l’ouvrage est écrit un peu vite et fourmille d’approximations. La principale nouvelle que l’on en a retenue, c’est que des phallus sculptés ont pu servir de godemichés ! Ce n’est pourtant pas une découverte : Raoul Montandon avait déjà évoqué l’idée, dès 1913, pour le phallus de l’abri Blanchard. L’abbé Breuil avait parlé, à ce propos, de « culte phallique ». Oui mais voilà, ce qui n’était alors suggéré qu’avec force circonlocutions et sous-entendus est énoncé par T. Taylor de manière très crue. L’auteur va même jusqu’à proposer, dans le même ouvrage, que les liens enserrant une figurine sculptée de Kostienki, habituellement interprétés comme des vêtements, voire des « proto-soutiens-gorges », seraient en fait des sangles ! Les hommes préhistoriques auraient été adeptes du bondage ! Il aurait existé des « rituels orgiaques » ! Bien sûr, c’est de la provocation. Mais comme toute provocation, cette vision particulière de l’art préhistorique a le mérite de bousculer la pudibonderie des professionnels de la discipline. Par exemple, bien que l’on admette que l’homosexualité est présente dans l’ensemble des sociétés humaine…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/09/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.dorti.2015.02.0325
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