Chapitre
Pendant que les sociétés occidentales se penchent avec acharnement sur la question du chômage en tant que version contemporaine la plus brûlante de la question sociale du salariat, tout se passe comme si le statut même de « salarié » se trouvait lui-même mis en question dans les coulisses des débats politiques. L’érosion rapide du statut même de salarié protégé par le droit du travail et le droit social, qui se manifeste entre autres par la montée de l’emploi dit « atypique » (devenant de plus en plus « typique » des conditions du salariat contemporain), semble ouvrir la voie à une crise fondamentale de tout un modèle de société historiquement posé depuis la fin du xixe siècle. Cette transformation profonde de la société salariale est menée, de façon paradoxale ou – au contraire – « significative », sous l’égide de politiques officielles visant à endiguer le fléau du chômage par des moyens politiques et économiques. Les effets de ces politiques, non planifiés, non voulus et même pervers, du moins pour certains des acteurs, ou au contraire voulus, planifiés et désirés par d’autres, mettent radicalement en question une sorte de compromis historique inscrit dans l’histoire de longue durée des civilisations occidentales.
Depuis les années 1980, les spécialistes du monde social s’accordent en général pour parler d’une crise profonde de la société salariale. Ce retour de la question sociale peut être thématisé sous différentes formes et à l’aide de différents concepts :
Les uns mettent en avant la raréfaction du travail salarial et annoncent que face à cette denrée de plus en plus rare, nous nous trouverions devant de nouvelles ruptures, tendant à opposer un tiers de la population hautement qualifié, assuré, intégré et économiquement privilégié à u…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/09/2015
- https://doi.org/10.3917/puf.pauga.2007.02.0873
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