Chapitre
La musique peut constituer une braise de résilience au cours du vieillissement normal et pathologique car le cerveau musical existe, il présente une plasticité qui persiste chez l’âgé et au début d’une maladie d’Alzheimer. Il apparaît avant le langage et lui survit. La musique représente un moyen de communication non verbal qui agit sur les émotions et active la mémoire et les processus cognitifs. Elle renforce le lien social, l’empathie et peut contribuer au maintien de la conscience de soi et des autres.
L’oreille interne nous vient du tact de nos ancêtres marins, l’oreille moyenne est un héritage de la mâchoire des reptiles et l’oreille externe a complété notre adaptation au milieu aérien ; elle nous permet de percevoir les sons, c’est-à-dire des variations de pressions. Le système auditif périphérique n’est pas une simple biomécanique mais il est optimisé pour transmettre les vocalisations propres à l’espèce et les signaux sonores adaptés à sa survie. Après un filtrage au niveau du thalamus, ils seront décodés au niveau du cortex cérébral à partir des lobes temporaux.
Frantz-Joseph Gall, qui vivait à Vienne en même temps que Mozart, invente la phrénologie : il pense que les bosses à la surface du crâne témoignent de la localisation des fonctions cérébrales sous-jacentes. Il décrit en particulier la bosse du sens des tons ou de la musique. Le neurologue de la Salpétrière Paul Broca s’en inspire et localise en 1861 la zone du langage « dans la partie moyenne du lobe frontal de l’hémisphère gauche », en fait au pied de la troisième circonvolution, sur le cerveau d’un malade aphasique qui ne prononçait plus que la syllabe « Tan Tan »…
Plan
Auteur
-
[*]
Pierre Lemarquis, neurologue, Toulon.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2010
- https://doi.org/10.3917/eres.ain.2010.01.0143
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