La musique est l’une des expériences humaines les plus riches, émotionnelle, sensorimotrice et cognitive. Elle implique d’écouter, de regarder, de ressentir, de bouger et de coordonner, de se souvenir et d’attendre des éléments musicaux. Elle est souvent accompagnée par de fortes émotions entraînant joie, bonheur et tristesse nostalgique, voire des réactions corporelles bruyantes tels que des larmes aux yeux ou des frissons dans le dos ou dans tout le corps.
S’interroger sur la façon dont notre cerveau traite toutes ces informations et contrôle tous ces mécanismes n’a été réellement possible que depuis l’introduction des techniques modernes d’imagerie cérébrale. Un grand nombre de régions cérébrales corticales et sous-corticales sont impliquées dans les activités d’écoute et de création musicales (pour une revue critique, voir Altenmuller et McPherson, 2007 ; Tramo, 2001). Les régions primaires et secondaires du cortex cérébral sont essentielles à toute perception consciente d’informations sensorielles, qu’elles soient auditives, visuelles ou somatosensorielles. Cependant, la musique influence et modifie également l’activité dans les régions d’intégration motrice et multisensorielle des zones cérébrales frontale, pariétale et temporo-occipitale, suggérant déjà que faire ou entendre de la musique suscite l’activité de régions impliquées dans les processus cognitifs les plus complexes et sophistiqués dont notre cerveau soit capable. Le lobe frontal participe ainsi à l’orientation de l’attention, à la planification et à la préparatio…
Quelles sont les particularités du cerveau des musiciens ; comment l’apprentissage de la musique est capable, par le biais de la plasticité cérébrale, de modifier durablement et structurellement le cerveau ? Ces données aboutissent à une notion qui apparaît de plus en plus centrale, celle de l’intégration multimodale des informations par le cerveau.
