À l’horizon 2040, si les tendances actuelles se poursuivent, la mondialisation économique restera une tendance lourde, mais pas linéaire. En effet, elle pourrait aller de pair avec un relatif retour d’accords régionaux et bilatéraux visant à limiter les déséquilibres et les situations de dépendance entre économies. La mondialisation pourrait aussi connaître des soubresauts plus fréquents, liés à des tensions géopolitiques et / ou pour l’accès à certaines ressources.Dans ce scénario de rupture, on envisage au contraire que d’ici 2040, l’économie mondiale soit réorganisée autour de deux grands blocs :d’un côté, l’alliance BRI (Belt and Road Initiative, ou nouvelles routes de la soie), associant la Chine, la Russie et plusieurs pays d’Europe de l’Est et d’Afrique de l’Est ;de l’autre, une alliance occidentale composée des États-Unis, des pays d’Europe de l’Ouest, du Canada et du Mexique, mais qui, de fait, est trois fois moins peuplée que l’alliance asiatique.
Plusieurs pays, dont l’Inde, le Japon et des pays du Sud, représentant 40 % de la population mondiale, restent « non alignés ». Une option qui divise le continent africain : alors que l’Afrique de l’Est rejoint l’alliance BRI, le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest restent non alignés ; de même que l’Amérique latine.
Aux marges de ces groupes, subsistent des espaces de non-droit, dans le Sahel et en Afrique centrale, au Proche-Orient qui est déchiré par les rivalités entre Arabie Saoudite, Iran et Turquie.
Cette reconfiguration marque la fin de la mondialisation à l’horizon 2040. Ces ensembles n’ont pas fait les mêmes choix technologiques et éthiques…