- 1. Perspectives historiques et terminologiques : radicalité, radicalisation et radicalisation violente
- 2. Radicalisation et djihadisme, différences et zones de recoupement
- 3. La radicalisation : une problématique narcissique et identitaire ?
- 4. La radicalisation : un phénomène inhérent au groupe social postmoderne ?
- 5. Conclusion
Chapitre
La question de la radicalisation telle qu’elle se pose et s’impose dans le débat public aujourd’hui interroge, tant sur le malêtre actuel (Kaës, 2012) que ce débat semble drainer que sur le caractère trouble de ce phénomène. La radicalisation serait-elle à considérer comme une forme contemporaine d’extrémisme ou de fanatisme ? En quoi ce changement de dénomination signe-t-il l’émergence de nouvelles modalités d’extrémisme dans notre société postmoderne ?
Problématiser l’étude de la radicalisation en ces termes en fait une question sociétale, ayant d’ailleurs beaucoup mobilisé les chercheurs en psychologie sociale et sociologie. La question est aussi immanquablement politique, au sens d’une réflexion sur les organisateurs fondamentaux du socius, mais aussi au sens des rapports de pouvoir et de violence entre groupes sociaux, dans le rapport à l’État. Cette dimension met au jour la nécessaire réflexion éthique de toute étude de la radicalisation en sciences humaines et sociales, la prise en charge de la violence étant depuis toujours à risque de répéter la situation de violence. Or, la création ces cinq dernières années dans l’Hexagone de programmes de prévention de la radicalisation violente, voire de dé-radicalisation, nécessite d’être prise en compte aussi dans l’analyse des modalités de compréhension du phénomène. Les champs de la psychologie clinique et de la psychiatrie se sont saisis à cet endroit d’une réflexion sur le sens intime de cet engagement radical pour les individus…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/12/2020
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