Chapitre
Psychanalyste, j’ai mis cet art de la rencontre au service du travail social depuis de longues années dont une quinzaine auprès d’Éric Kerimel.
Avec lui, nul besoin de grands discours (qui l’auraient agacé d’ailleurs, sans doute trop psy !), juste des regards lors de l’accueil de personnes en détresse, toujours en trop grande détresse pour lui, pour moi, pour nous. La question de la transgression (sans papiers) devenait juste une éthique de la désobéissance et dans un commun accord nous n’avons jamais renoncés à être des « hors la loi ».
La loi, en effet, ne se signifie qu’à produire du symbolique. Il est de toute évidence que les professionnels du travail relationnel, social ou psy, gagnent à s’en souvenir. Que produit une loi qui se fonde du rejet de l’autre, « sans », sans papier, sans emploi, sans domicile, et plus vivement encore, réfugié ? Ce qu’Éric Kérimel rappelle dans cet ouvrage, nécessaire autant qu’un acte politique visant à rétablir la justice puisse l’être, relève des fondements de l’accueil, de la dignité qui fait les Mensch, de l’hospitalité lévinassienne qui nous enjoint de répondre à l’autre et de répondre de l’autre, d’en être responsable si l’on ne veut pas glisser, l’autre et nous, sur la pente de la déshumanisation.
Ce livre sur la posture du travailleur social insiste sur ces fondamentaux comme il remet à l’honneur les spécificités de l’originalité de ce travail à part entière.
La résistance aux logiques néo-libérales actuelles se devrait d’être une posture évidente en souvenir du militantisme historique des travailleurs sociaux d’antan…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 11/02/2021
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