Chapitre
C’est un fait avéré, l’économie « informelle » qui concerne les outils et les services de communication (du téléphone à internet, des produits vidéo à l’informatique) prolifère dans toutes les villes africaines. Du grand commerçant grossiste de Lagos qui va s’approvisionner en ordinateurs à Dubaï, jusqu’aux vendeurs ambulants de cartes de recharges téléphoniques, en passant par la multitude des petits kiosques où on loue ou répare des téléphones portables, c’est toute une diversité d’activités de service qui s’inscrivent dans le paysage urbain pour répondre à la demande d’une population à faibles revenus qui aspire aux produits culturels mondialisés.
Mais comment étudier cette économie informelle ? Peut-elle être qualifiée d’économie « souterraine » étant donné son ampleur, sa visibilité et dans la mesure où c’est le mode d’action naturel d’une majorité « d’entrepreneurs » qui mixent au quotidien les outils et les processus à la fois modernes et traditionnels ? Comment la qualifier comme « souterraine » quand les catégories du licite et de l’illicite n’ont pas cours ? « Bricolage », « innovation par l’usage », débrouille et aussi réseaux internationaux puissants et très structurés coexistent, articulant « mondialisation par le bas » et par le haut. Cet article tente de cerner la question en deux points :
que sait-on des caractéristiques et du fonctionnement de cette économie, de son importance ? Étudier les activités qui s’y rapportent pose un certain nombre de défis : « l’informel » est un objet difficile à circonscrire tant les activités concernées sont diverses et par nature difficiles à observer dans leur totalité…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/12/2014
- https://doi.org/10.3917/dbu.matte.2011.01.0139
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