- Les recherches sur le différentiel de criminalité sanctionnée selon le sexe
- Des jugements plus favorables aux femmes ?
- Le jugement comme produit de la reconstruction de l'« histoire » du délit
- « Stigmates » et « désidentificateurs »
- Contexte favorable au repli sur les stéréotypes
- Désidentificateurs
- Le sexe et le genre comme facteurs explicatifs d'inégalités de jugement entre personnes du même sexe
- Conclusion
Chapitre
Le constat de la sous-représentation des femmes lors du processus pénal interpelle. Le phénomène qu'observait France-Line Mary au milieu des années 1990 se vérifie encore : à chacune des étapes du processus pénal, la part des femmes se réduit. En 2007, 14,9 % des mis en cause par la police étaient des femmes, mais celles-ci ne représentaient que 3,7 % des personnes incarcérées. La tendance historiquement stable de l'inégalité entre hommes et femmes, loin de se démentir, s'observe aujourd'hui encore plus nettement qu'au XIX
e siècle. Suivant les représentations spontanées, la délinquance serait une « affaire d'hommes » sauf pour de rares délits associés au genre féminin. L'écart de pénalisation ne serait alors que le reflet du fait que les hommes seraient plus « criminels » que les femmes. Cette explication fait cependant l'impasse sur le fait que les représentations de genre orientent la manière dont les juges interprètent les affaires qu'ils ont à juger. Celles qui impliquent des faits de violence, parce qu'il s'agit d'un attribut de masculinité, apparaissent comme un bon révélateur du poids de ces représentations dans la prise de décision.
Selon notre enquête, les sanctions prononcées sont plus clémentes à l'égard des femmes, et d'autant plus pour les cas de violences. Les décisions rendues par les magistrats reflètent l'« histoire » du délit telle qu'ils se la représentent. Pour rendre cohérente cette histoire, ils mobilisent divers schèmes interprétatifs (notamment relatifs au genre) qui leur permettent d'attribuer un rôle à chacun des protagonistes du délit…
Plan
Auteurs
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[1]
Maxime Lelièvre, chercheur indépendant. Contact : <lelievre_maxime@hotmail.com>.
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[2]
Thomas Léonard, allocataire moniteur, doctorant en science politique, CERAPS – université Lille-II. Contact : <tl.leonard@laposte.net>.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2014
- https://doi.org/10.3917/dec.cardi.2012.01.0314
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