Depuis 1981, année de création du cnaemo, nous n’avons eu de cesse de répondre à la question et à la critique suivantes : les mesures d’assistance éducative en milieu ouvert sont-elles des mesures de protection de l’enfance ou d’accompagnement de la famille ? Pouvons-nous à la fois protéger un enfant et faire du soutien à la parentalité ?
En tant qu’acteur d’une ong qui agit pour la protection de l’enfance dans le respect de ses droits énoncés dans la Convention internationale des droits de l’enfants, nous sommes convaincu de la complémentarité des actions d’interventions auprès des familles et des enfants en situation de vulnérabilité, ce qui permet une meilleure prise en compte de leurs besoins, et ce, pour un meilleur suivi et accompagnement. L’aemo, l’aed et la protection de l’enfance en général, en font partie. Mais il faut reconnaître que l’évolution juridique, sociologique, anthropologique et économique de la famille est venue impacter les champs de la protection de l’enfance et du soutien à la parentalité, et par conséquent, ses différents modes opératoires.
L’intervention sociale au sein de la famille est passée progressivement d’une disposition visant à prolonger la puissance paternelle (lettre cachet de l’Ancien Régime, correction paternelle…) à une conception centrée sur l’enfance en danger (protection des enfants dits « en danger »). Nous sommes passés « de la logique de protection de la famille à celle de l’enfant » où l’État serait le garant de la politique d’action sociale, et de protection de l’enfant en particulier…