Chapitre
Terme sans équivalent dans les sciences physiques où on lui préfère la notion d’élasticité, la flexibilité (lat. flexibilitas) s’impose définitivement dans le vocabulaire social lorsque, au début des années 1980, l’OCDE diagnostique un excès de rigidité au sein de pays, la France au premier chef, réputés incapables d’ajuster leurs politiques et leurs structures économiques à la nouvelle donne du moment. Notion qui emporte avec elle des significations multiples, la flexibilité peut se définir de façon générique comme une faculté d’adaptation à un environnement évolutif et incertain. Très vite, il a été proposé de distinguer, par jeu d’oppositions, différentes formes de flexibilité : quantitative/qualitative, fonctionnelle/numérique/salariale, externe/interne… Une autre distinction commode différencie la flexibilité du travail de celle de l’emploi*.
La flexibilité du travail, en premier lieu, est le produit de la remise en cause du taylorisme sous l’effet d’une révolution technologique qui, grâce à la robotique, à la bureautique, aux systèmes experts…, inaugure une nouvelle ère de l’automation. L'introduction de l’ordinateur dans l’atelier transforme ainsi les conditions de la production en grande série. Grâce à la programmation à la carte, il devient possible de fabriquer et d’assembler différents modèles sans procéder à une transformation préalable des installations. Le tour de force est que, au service d’un marché de plus en plus exigeant, cette flexibilité technologique ne cède en rien sur le registre de la productivité…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/05/2022
- https://doi.org/10.3917/dunod.guich.2008.01.0194
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