Chapitre
La Résistance ne redistribue pas fondamentalement les rôles du masculin et du féminin. Bien des femmes sont cantonnées dans un rôle d’assistance, de « résistance au foyer », et restent dans l’anonymat. Agents de liaison, cantinières, assistantes sociales, accueil des exclus, telles sont leurs attributions principales. Bertie Albrecht, Danielle Casanova, Lucie Aubrac, elles sont rares celles qui sont sorties de leur rôle traditionnel pour endosser des responsabilités masculines, combattre les armes à la main ou diriger un réseau ou un mouvement de Résistance.
Même si la vie quotidienne a pris une importance démesurée pour les ménagères entre 1939 et 1945, on ne peut borner leur action à ce seul aspect de « nourricière du foyer ». Durant la guerre, les femmes ont été nombreuses à lutter aux côtés des hommes, elles ont eu un rôle spécifique dans la Résistance. Encore convient-il de s’entendre sur le sens du terme « Résistance ».
S’il est difficile d’embrasser le phénomène dans sa totalité, étant donné qu’il est mouvant et en perpétuelle adaptation à une situation qui elle-même évolue sans cesse, il est néanmoins possible de dégager quelques caractéristiques communes. La Résistance, c’est une attitude consciente, volontaire, patriotique ou morale, qui conduit une personne, puis une minorité à refuser concrètement la défaite et l’occupation ennemie. Mais c’est aussi une lutte clandestine contre l’idéologie nazie et un combat pour le maintien des libertés et de la démocrati…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 02/04/2013
- https://doi.org/10.3917/autre.morin.2001.01.0064