Chapitre
Si « marginalités urbaines » il y a aujourd’hui au Maroc, la migration subsaharienne en est une des figures bien réelles et encore bien énigmatiques. En effet, si l’existence d’une migration subsaharienne est un fait avéré (Pian, 2009 ; Mahamet Timera, 2009 ; Alioua, 2009 ; AMERM, 2009), paradoxalement, les migrants subsahariens restent toujours confinés à un statut de non-existence dans la société marocaine. Tout se passe encore comme si leur présence ne pouvait être tolérée que sous la forme d’un transit provisoire et précaire. Ce caractère provisoire s’accompagne inévitablement d’un phénomène de marginalisation. Or, s’ils sont dans une situation « d’oiseaux sur la branche » (Piore, 1980) faite d’alerte et de précarité, ils se trouvent dans le même temps de plus en plus partie prenante de la société urbaine et des mobilités des mondes populaires. Décrire leur situation permet de dévoiler certains des fonctionnements de cette société urbaine. Pour ce faire, nous avons recouru aux méthodes très classiques de l’anthropologie urbaine et, plus précisément, à l’observation participante car l’un d’entre nous au moins vit dans le quartier sur lequel ont porté ces observations.
Nous avons choisi de travailler sur un quartier populaire de Rabat, Takadoum, connu pour être le « quartier africain » ou le « petit Sénégal » par les chauffeurs de taxis et la population de la ville. Cela montre que des groupes africains sont déjà bien installés dans le paysage urbain et identifiés comme tels…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/11/2018
- https://doi.org/10.3917/kart.palid.2011.01.0153
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