Dans la perspective d’une étude générale sur les représentations des populations maliennes par les Français, ce travail se propose de montrer la vision française à propos de la communauté spécifique des Touaregs - qui n’est pas ici traitée dans le seul espace malien-. Cette problématique des représentations, des discours sur l’Autre, trouve en effet un point d’ancrage intéressant dans l’étude des Touaregs, car ils ont un attrait singulier dans l’histoire culturelle française. Ils sont même au cœur de la construction d’un véritable mythe, qu’il faut alors analyser dans ses représentations, ses utilisations et surtout dans ses enjeux pour les deux sociétés en regard, françaises et touarègues.
Ainsi cette étude d’un mythe historique à travers le regard littéraire allant de 1830 à 1998, bornes chronologiques relatives à la fois aux dates des publications romanesques sahariennes et aux dates de l’histoire commune franco-touarègue, propose un temps long afin de mieux cerner les images et bien sûr leurs évolutions entre permanences et ruptures.
Cette étude est donc moins un regard croisé qu’un discours littéraire dans une seule direction, celle du roman français saharien, sur une population précise, prise comme objet de fiction et comme porteuse d’un faisceau de représentations, qui ont captivé et motivé l’attention, et qui ont également joué dans les relations entre ces deux sociétés.
L’imaginaire littéraire français sur les Touaregs se fonde en premier lieu sur le lien mythifiant de corrélation entre l’image du désert et celle de ses habitants…