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1En décembre 1642, à la recherche d’un continent mythique, l’explorateur néerlandais Abel Tasman est le premier Européen à apercevoir la Nouvelle-Zélande – habitée depuis le xiiie siècle par les Maoris –, mais repart sans avoir eu le temps de l’explorer. Sans le savoir, il venait bel et bien de poser les yeux sur un continent disparu. Il faudra attendre 375 ans, en 2017, pour qu’une équipe internationale le confirme : il existe un « huitième continent », baptisé Zélandia, ou Te Riu-a-Māui dans la langue maorie. Dans une étude récente, la géologue Rose Turnbull, de l’institut GNS Science à Dunedin, en Nouvelle-Zélande, et ses collègues ont montré que ce microcontinent est en partie constitué de roches âgées de 1 milliard d’années.
2Depuis la découverte de Zélandia, les chercheurs estimaient l’âge de ses plus vieilles roches à 500 millions d’années. Mais les roches granitiques du Fiordland et de l’île Stewart, en Nouvelle-Zélande, livrent une tout autre histoire, bien plus ancienne. L’équipe de Rose Turnbull a étudié des grains de zircon contenus dans ces granits. Ce minéral est capable de résister à de nombreux événements géologiques pendant des milliards d’années et peut ainsi livrer des informations sur l’époque reculée et les conditions dans lesquelles il s’est cristallisé. La signature isotopique des zircons révèle ainsi la présence de roches vieilles de 1 milliard d’années en profondeur, dans la croûte située sous le Fiordland et l’île Stewart. Les géologues associent ces roches au supercontinent Rodinia, puisqu’il s’est formé il y a 1,1 milliard d’années avant de se disloquer il y a 750 millions d’années. Cela fait de Zélandia le lien manquant entre la Chine du sud, l’Australie et l’Amérique du Nord dans le puzzle géologique qu’était ce supercontinent.