1Naturaliste de terrain qui a travaillé onze ans dans plusieurs associations de protection de la nature, l’auteur vient de créer son bureau d’études. Il a déjà publié Pas de fusils dans la nature (Humensciences, 2019) et adopte ici le même ton militant pour défendre le loup. Cette monographie, illustrée de grandes et belles photographies, est moins détaillée que les deux parues sur cette espèce en 2017, mais elle est émouvante et facile à lire. Au-delà des connaissances scientifiques générales et des anecdotes, cet ouvrage suscite aussi la réflexion sur notre rapport à cet animal.
2Revenu en France en 1992, le loup cohabite avec nous, situation que 80 % des Français plébiscitent. Mais c’est aussi une espèce haïe dont, chaque année, un cinquième de la population est abattu légalement. Depuis les débuts de l’élevage, l’homme livre une guerre sans merci à ce prédateur si adaptable. L’auteur comprend le désarroi de l’éleveur français qui, alors qu’il pouvait surveiller facilement de grands troupeaux, voit revenir un animal que l’on avait éradiqué grâce à des primes d’État. Il s’étonne que, chez nous, la cohabitation paraisse impossible alors qu’elle n’a jamais posé de grands problèmes dans les pays voisins à forte tradition pastorale tels que l’Espagne ou l’Italie, où les loups sont quatre fois plus nombreux. La concentration des indemnisations sur une minorité de troupeaux témoigne-t-elle d’un effort inégal de gardiennage contre ce prédateur qui coûte cher aux contribuables français ? En tout cas, les abattages croissants n’ont pas empêché l’augmentation des attaques, d’où la réforme du « Plan loup » qui sera menée en 2021.