1Au cours de leur lutte contre les infections chroniques et les cancers, les lymphocytes T s’épuisent et perdent progressivement leurs fonctions. Pierre Tonnerre, de l’institut de recherche Saint-Louis (Inserm et université de Paris), et ses collègues se sont attelés à comprendre les changements subis par ces acteurs du système immunitaire lors de cet épuisement dans le cas d’une infection au virus de l’hépatite C.
2D’ordinaire, notre système immunitaire adaptatif développe une mémoire à long terme des infections passées. Lorsque l’une d’entre elles est vaincue, les lymphocytes T impliqués se différencient en lymphocytes T mémoire, qui pourront alors déclencher une réponse immunitaire accélérée dans le cas d’une nouvelle infection. Les chercheurs ont montré que l’épuisement cellulaire conduit à l’altération de l’expression de certains gènes. Les lymphocytes T ne jouent plus correctement leur rôle de mémoire, et le patient n’est alors pas protégé de façon efficace contre une réinfection. Plus longue est l’exposition des lymphocytes T aux antigènes viraux, plus les dégâts sont importants et irréversibles. Mais une intervention thérapeutique en amont de ce processus d’épuisement serait en mesure d’empêcher l’altération définitive de leurs fonctions.