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1La sclérose en plaques, la plus commune des maladies auto-immunes chroniques du système nerveux central, touche plus de deux millions de personnes dans le monde. Au cours de cette maladie, le système immunitaire se retourne contre l’organisme et attaque la myéline, la gaine protectrice des neurones du cerveau et de la moelle épinière. Les lésions qui en découlent occasionnent des troubles moteurs, sensoriels et cognitifs. Depuis quelques années, des liens sont suspectés entre des anomalies du microbiote intestinal et ce dérèglement de l’immunité. Or Anne-Katrin Pröbstel, de l’université de Californie à San Francisco, et ses collègues viennent de montrer que ce même milieu intestinal serait aussi à l’origine de mécanismes de défense de l’organisme contre ce processus.
2Si diverses études ont montré que la composition bactérienne du microbiote est altérée chez les personnes souffrant de sclérose en plaques, son rôle dans la maladie reste mal connu. En revanche, il semble de plus en plus clair que le microbiote intestinal influe sur les cellules immunitaires alentour dans d’autres pathologies : des lymphocytes B – une sous-population de ces cellules – apprennent à reconnaître les bactéries qu’ils rencontrent, puis sont capables d’atteindre d’autres régions de l’organisme via la circulation sanguine. L’équipe a montré que de tels lymphocytes B « éduqués » pour identifier des bactéries particulièrement abondantes chez des personnes atteintes de sclérose en plaques se retrouvent ensuite dans les régions nerveuses attaquées par la maladie. Elles y produisent une protéine, l’interleukine-10, qui y réduirait l’inflammation.