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1Le développement embryonnaire est un processus complexe et réglé comme une horloge. La gastrulation est une étape importante ; c’est le moment à partir duquel la masse de cellules résultant de la fécondation commence à se différencier. Elle donne lieu à plusieurs tissus qui présentent les caractéristiques des parties du corps qu’ils deviendront : les muscles, le cœur ou encore le système nerveux. C’est durant ce processus que l’embryon commence à s’organiser dans l’espace, avec l’apparition d’un axe antéropostérieur. Si l’on connaît cette étape grâce à l’étude d’animaux modèles, elle n’a jamais été observée directement chez l’humain, notamment pour des raisons éthiques, puisque de nombreux pays interdisent l’étude en laboratoire d’embryons humains de plus de 14 jours (date de début de la gastrulation). Naomi Moris, à l’université de Cambridge, et ses collègues ont mis au point une solution qui devrait permettre d’étudier l’étape de la gastrulation chez l’humain en utilisant des « pseudo-embryons ».
2En partant d’une colonie compacte de seulement 400 cellules souches dont ils ont accéléré chimiquement la différenciation, les chercheurs ont observé la formation d’agrégats tridimensionnels de cellules s’organisant selon un axe antéropostérieur. Mieux, ces structures, nommées gastruloïdes, présentent des caractéristiques clés d’un embryon de 21 jours après seulement 72 heures de croissance. En revanche, ce ne sont que des pseudo-embryons non viables : elles arrêtent leur développement au bout de quatre jours. Une analyse génétique de ces gastruloïdes a révélé que les cellules qui les constituent auraient fini par former les muscles du torse et du cœur, mais pas de système nerveux ou de cerveau.