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1La reproduction sexuée chez les végétaux est soumise à une contrainte majeure : les cellules reproductrices mâles, contenues dans les grains de pollen, n’ont pas de mobilité propre. Une fois déposés par le vent ou des insectes sur une autre plante, les grains de pollen germent et forment un tube qui croît dans le pistil, où la fécondation a lieu. Fait étonnant, si généralement plusieurs grains de pollen germent sur un même pistil, les ovules ne laissent entrer qu’un seul tube pollinique et les cas de polyspermie (fécondation multiple de l’ovule) sont rares. Alice Cheung, de l’université du Massachusetts à Amherst, aux États-Unis, et son équipe se sont intéressées aux mécanismes qui empêchent la polyspermie chez l’arabette des dames. Elles avaient déjà observé que de multiples tubes polliniques pénétraient dans les ovules chez des mutants ne produisant pas une protéine nommée « Feronia ». Leur nouvelle étude révèle que cette protéine induit la mise en place d’une barrière à la fois mécanique et chimique après l’entrée du premier tube pol-linique dans l’ovule.
2Chez les végétaux, l’ovule comporte plusieurs cellules, dont deux « synergides » qui constituent le point d’entrée pour le tube pollinique. La paroi des synergides est malléable, ce qui permet le passage du tube. Or l’équipe a montré que Feronia mobilise des molécules fibreuses à la surface des synergides quand un tube pollinique y pénètre. Une barrière mécanique s’établit alors. Par ailleurs, Feronia intervient dans la production d’un gaz qui interrompt l’émission, par l’ovule, de protéines attirant les tubes polliniques. Une double action très efficace contre la polyspermie.