CAIRN.INFO : Matières à réflexion
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Vue extérieure de l’abri de Finch Habera, à 3450 mètres d’altitude, que des humains ont occupé il y a 45 000 ans.
© Götz Ossendorf

1Situées en Éthiopie, les montagnes de Balé s’élèvent jusqu’à environ 4 000 mètres d’altitude et forment une région assez inhospitalière aux conditions extrêmes, typiques des zones de haute altitude. L’air y est pauvre en oxygène, les températures y sont basses ou varient brutalement.

2Pour ces raisons, on a longtemps supposé que les humains n’avaient colonisé cet endroit que très tardivement au cours de leur évolution, et seulement pour de très courtes périodes. À tort semble-t-il. Götz Ossendorf, de l’université de Cologne, et son équipe internationale ont découvert dans ces montagnes, près de l’abri de Fincha Habera, des outils en pierre et des fragments d’ossements d’animaux. L’analyse des sédiments de la zone contenant des biomarqueurs et la datation des échantillons au carbone 14 a permis aux chercheurs de conclure que des humains étaient présents à cet endroit pendant de longues périodes il y a 45 000 à 30 000 ans.

3Pourquoi des hommes ont-ils colonisé cet endroit inhospitalier ? Peut-être, expliquent les chercheurs, parce qu’à cette époque, l’abri se situait près de glaciers qui fondaient de façon régulière, produisant une source d’eau exploitable et accessible pour les habitants de la zone. À cela s’ajoutait la présence de rats-taupes géants, des rongeurs endémiques de la région, qui constituaient des proies faciles à chasser.

4Cette nouvelle étude renseigne non seulement sur l’histoire de la colonisation de divers habitats par les hommes, mais aussi sur le potentiel d’adaptation de ces derniers. En effet, en s’installant dans des milieux aux conditions extrêmes tels que cette région de haute altitude, les humains ont fait montre d’une grande capacité d’adaptation physique, génétique et culturelle ; un potentiel qui répond aux variations des conditions environnementales d’alors.

  • En ligne G. Ossendorf et al.,Science, vol. 365, pp. 583-587, 2019
William Rowe-Pirra
Mis en ligne sur Cairn.info le 03/01/2022
https://doi.org/10.3917/pls.504.0013a
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