Chapitre
Dès le début de la guerre lancée par Israël contre le Liban, ce n’est pas, comme souvent par le passé, le silence qui a prévalu dans les principales capitales arabes, mais une condamnation sans ambages … du Hezbollah. Le 13 juillet, le lendemain même du déclenchement du conflit, l’Arabie Saoudite dénonce l’« aventurisme irresponsable » du Hezbollah, coupable à ses yeux d’avoir mis le feu aux poudres en prenant l’initiative d’enlever deux soldats israéliens sur le territoire de l’État hébreu. Même s’il réaffirme son soutien à la « résistance légitime » contre Israël, le communiqué ne souffre d’aucune ambiguïté. Le 14, l’Égypte et la Jordanie, les deux seuls États arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël, emboîtent le pas à Riyad : réunis au Caire, le président Hosni Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie critiquent l’« aventurisme [du Hezbollah] ne servant pas les intérêts et les affaires arabes ». Ils apportent leur soutien au gouvernement libanais « pour qu’il établisse son autorité sur l’ensemble du territoire libanais », condamnent aussi les opérations militaires israéliennes et demandent leur arrêt immédiat.
Les trois principaux alliés des États-Unis dans le monde arabe, dont les deux poids lourds de la Ligue arabe que sont l’Égypte et l’Arabie Saoudite, prennent donc implicitement le parti d’Israël dans ce conflit, dont ils espèrent secrètement qu’il sera l’occasion de rogner les ailes du Hezbollah, voire de le désarmer. De fait, la Ligue arabe, dont le…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2010
- https://doi.org/10.3917/dec.picar.2007.01.0227
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