Chapitre
Le Liban a joué un rôle considérable dans la politique extérieure de l’Iran islamique, mais ce fut au début plutôt par défaut. L’Iran islamique avait rêvé de prendre la tête de l’ensemble de la contestation dans le monde musulman et avait d’abord misé sur la Palestine. Mais les relations avec Yasser Arafat ont été exécrables dès le début, malgré la remise à l’OLP de l’ambassade d’Israël à Téhéran. En fait, les révolutionnaires iraniens n’étaient intéressés ni par les mouvements se réclamant du nationalisme arabe, parce que par définition ceux-ci plaçaient l’arabité avant l’islam et se méfiaient d’un pays islamique non arabe, ni par les états-majors des grands mouvements islamistes, comme les Frères musulmans, car il n’était pas question pour Téhéran de partager la direction de la révolution, mais bien d’affirmer le leadership de l’Iran islamique. La Constitution iranienne fit du « guide de la Révolution » celui de toute la oumma musulmane, ce que bien sûr ne pouvaient accepter les grands mouvements islamistes sunnites, qui considéraient avoir une antériorité et une légitimité supérieures à la révolution islamique d’Iran.
La guerre avec l’Irak, en septembre 1980, a montré la désaffection des organisations islamistes sunnites vis-à-vis de l’Iran, mais aussi le début de leur lent rapprochement avec les nationalistes arabes. Surtout, les « masses » arabes n’ont pas désavoué leurs dirigeants politiques et chefs religieux pour se rallier à l’Iran. Devant cet échec, l’Iran n’a trouvé de soutien que parmi les communautés chiites du monde arabe…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2010
- https://doi.org/10.3917/dec.picar.2007.01.0201
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