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Le regard sur l’autisme n’a fait qu’évoluer au fil du temps, confrontant médecins, psychologues, psychanalystes et associations de parents.L’autisme avant l’autisme. Au xixe siècle, pour qualifier un individu souffrant d’un retard mental, les aliénistes (que l’on n’appelle pas encore les psychiatres) emploient un terme aujourd’hui passé dans le langage courant, celui d’« idiot » (du grec idiotès, désignant le citoyen dans sa sphère privée et non dans la sphère publique). L’idiotie finit par recouvrir une déficience d’origine congénitale, par opposition à la démence, ou déficience acquise. Avec une question récurrente, posée par des éducateurs ou médecins tels Édouard Séguin et Désiré-Magloire Bourneville : peut-on soigner et éduquer les idiots ? Parmi eux figurent ceux que le xxe siècle nommera autistes.1911 Première apparition du terme « autisme ». Le psychiatre suisse Eugen Bleuler revisite la notion de démence précoce, qui désigne la survenue de troubles mentaux chez de jeunes adultes auparavant normaux (ou chez des enfants : on parle alors de démence précocissime). Bleuler la renomme « schizophrénie » (qui signifie « esprit divisé » en grec). Il y distingue des symptômes primaires marquant la désorganisation de la pensée, et des symptômes secondaires qui en sont la conséquence. Au rang des symptômes secondaires figure la tentative de préserver un « monde à soi », retranché de la réalité extérieure : Eugen Bleuler qualifie ce symptôme d’« autisme » (du grec autos, « soi-même »)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/03/2021
- https://doi.org/10.3917/sh.marmi.2018.01.0066
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