Chapitre
Tout trouble de l’enfant résulte d’une transaction entre ce qu’il est, et ce qui est autour de lui. À partir d’un même alphabet génétique, le milieu peut écrire mille romans différents.
Il existe très peu de gènes sous cloche. Le syndrome de Lesch-Nyhan affecte les petits garçons qui, à cause du déficit de plusieurs gènes, ne dégradent pas l’acide urique, lequel devient un poison pour le cerveau : la moindre stimulation peut alors déclencher une réaction agressive, violente, que rien ne peut réfréner. Dans ce cas, le trouble du développement est fortement endogène et très peu soumis à la pression du milieu. Mais un tel modèle, où la composante génétique l’emporte à coup sûr, est très rare : en presque 40 ans de pratique, je n’en ai vu qu’un seul cas !
À l’inverse, et dans l’immense majorité des profils, si l’enfant souffre d’une anomalie génétique, il présente certes une aptitude à développer un trouble, mais cela n’exclut absolument pas la pression de l’environnement : c’est ce que l’on appelle l’épigenèse. Prenons le syndrome de Down (trisomie 21) qui s’explique par une anomalie chromosomique. En l’occurrence, l’environnement joue un rôle important : quand j’étais étudiant, les trisomiques avaient une espérance de vie de 25 ans, sans scolarisation ni socialisation ; aujourd’hui, grâce aux progrès des prises en charge, leur espérance de vie est montée à 65 ans, parfois plus, un nombre croissant de personnes concernées va à l’école, et certaines accèdent même à l’indépendance sociale…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/03/2021
- https://doi.org/10.3917/sh.marmi.2018.01.0005
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