Chapitre
Ce livre peut être lu de plusieurs manières, c’est son charme. La première pourrait ne retenir, à la suite de l’excellente « Introduction » d’Olivier Martin et d’Éric Dagiral, que les propositions méthodologiques pour pratiquer une recherche sociologique centrée sur les relations technicisées. La seconde – sur laquelle cette préface souhaite insister – examine surtout ce qui différencie ou non les liens numériques des autres liens. Pour reprendre une analogie de Georg Simmel, « il faut d’abord que les choses soient les unes hors des autres pour être ensuite les unes avec les autres » (1909, souligné par l’auteur). Prendre l’option du « pont » (dans ces quelques pages) plutôt que celle de la « porte » revient non à nier la spécificité des relations numériques, mais à rendre possible la comparaison des deux rives. « L’état de scission » – première lecture – peut être préféré si on cherche à découvrir un nouvel univers des sciences sociales, pas toujours bien connu des sciences sociales, celui des études fines des usages des techniques. « L’état de liaison » – seconde lecture – peut être choisi si, au contraire, on cherche à établir des ponts avec la littérature sociologique traitant des relations sociales, écrite antérieurement à l’arrivée des technologies numériques, ou à côté.
Pour se rendre compte si ce rapprochement est utile, on en restera, dans les limites de cette préface, à Georg Simmel. Dans « Le croisement des cercles sociaux », il reprend à sa façon la réflexion sur le lien social, initiée par Ferdinand Tönnies dan…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/06/2022
- https://doi.org/10.3917/arco.marti.2021.01.0007
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