Chapitre
L’édition 2018 de l’enquête Pratiques culturelles des Français révèle que 16 % de la population française, et 27 % des femmes ont pratiqué au cours des 12 derniers mois des travaux d’aiguille (Wolff, Lombardo, 2020). Ces pratiques tendent à être plus répandues à partir de 30 ans, et en période de retraite, en particulier chez les employées. Ce portrait statistique semble assez fidèle aux observations que nous avons pu conduire sur trois éditions successives du salon spécialisé « L’aiguille en fête », qui se tient habituellement au début du printemps au parc des Expositions de Paris (porte de Versailles). Au sein des travaux d’aiguille, le tricot et crochet véhiculent en particulier dans l’imaginaire populaire une image ringarde et peu valorisante, sans doute en raison des jugements sociaux attachés à ses pratiquantes (plutôt des femmes, plutôt âgées, plutôt de milieu modeste, et plutôt inactives). Pourtant, à l’image d’autres domaines de loisir, ils connaissent un renouveau sous l’effet du développement d’internet. Ce renouveau, c’est l’un de nos principaux arguments ici, doit beaucoup une revalorisation sociale de la pratique que nous associons étroitement à de nouvelles dynamiques marchandes. Dans ce chapitre nous souhaitons aborder les enjeux liés à l’évolution de modes de consommation, entendue ici comme une pratique génératrice de liens sociaux (Dubuisson-Quellier, 2013), et plus spécifiquement celle de la consommation féminine de loisirs, sous l’effet des techniques numériques…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/06/2022
- https://doi.org/10.3917/arco.marti.2021.01.0217
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...