Chapitre
En 1759 paraît la Théorie des sentiments moraux, le premier ouvrage du philosophe écossais Adam Smith. Immédiatement, le livre connaît un succès international. Son objet : définir les principes de la morale, saisir les vertus nécessaires au bon fonctionnement de la société et comprendre d’où vient le sens moral. Le principe de sympathie est au cœur de la Théorie, car il permet l’existence du lien social. Ce n’est pourtant pas cet ouvrage que retiendra la postérité, mais l’Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), considéré par les économistes comme l’œuvre fondatrice de leur discipline. Tel est le paradoxe : l’auteur de la Théorie des sentiments moraux est perçu comme l’inventeur de l’économie en tant que science indépendante de la philosophie morale et politique. Il en aurait fait une science positive, neutre, dégagée des interrogations morales qui prévalaient auparavant. Un pas semble donc franchi avec La Richesse des nations… Comment Smith, philosophe et moraliste de formation, est-il devenu le père de la science économique ?
Pour comprendre, il faut revenir sur la trajectoire intellectuelle qui l’a conduit d’un ouvrage à l’autre. Sa renommée vaut à Smith d’être choisi comme précepteur du jeune duc de Buccleuch. Il démissionne alors de l’université et entreprend de voyager en Europe. Il y rencontre Hume et Voltaire, d’Alembert, d’Holbach, Helvétius, Necker, Morellet, Turgot, Quesnay…
François Quesnay (1694-1774), médecin à la cour de Louis XV, est le chef de file des « physiocrates », qui font de l’agriculture la source de la richesse…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/09/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.journ.2016.01.0007
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