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C’est lors de la Révolution française, et particulièrement pendant la Terreur, que le terme « anarchiste » apparaît en France, synonyme de criminel et d’asocial. Pour beaucoup, aujourd’hui encore, il rime avec le désordre et le chaos. C’est pourtant un contresens. Le véritable renversement sémantique est effectué par Pierre Proudhon dans son premier mémoire sur la propriété, en 1840 : Qu’est-ce que la propriété ? À partir de cette date, l’anarchisme va commencer à cheminer, en tant que courant philosophico-politique, dans le paysage idéologique. Il va se structurer, avec ses pères fondateurs, ses théories, ses implications historiques, ses dissensions et ses ramifications, à gauche comme à droite de l’échiquier politique.
L’essentiel de son élaboration conceptuelle a lieu au cours du xixe siècle. Trois grands théoriciens en dessinent les courants : Proudhon avec le mutuellisme, Mikhaïl Bakounine avec le collectivisme et Pierre Kropotkine avec le communisme libertaire (encadré). Ces courants, qui se distinguent essentiellement sur des questions économiques relatives à la répartition de la propriété et des revenus, ne sont cependant pas étanches. Ils se réunissent tous sous la bannière d’un anarchisme « social » qui peut se distinguer notamment d’un anarchisme « individualiste » dont Max Stirner est le plus incontournable représentant. Ce dernier rejette toute entrave à la liberté individuelle, la libre association des individus lui paraissant la seule forme valide d’organisation sociale…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/04/2020
- https://doi.org/10.3917/sh.lhere.2017.02.0076
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