Chapitre
Où se trouvent aujourd’hui les laboratoires de la démocratie ?
Sur tous les continents, à l’échelle des nations. On a beaucoup parlé récemment du thème de la démocratie participative. Les expériences participatives sont assez répandues dans beaucoup de pays, notamment en Amérique latine. Leur but est d’associer les citoyens à la prise de décision. Mais il ne suffit pas de rassembler tout le monde sur la place publique pour que l’on puisse parler de démocratie.
Le terme « démocratie participative » tend d’ailleurs actuellement à changer de sens. Dans les années 1960-1970, il traduisait l’exigence d’une implication plus directe, plus active, des citoyens dans la prise de décision. Il était revendiqué par les mouvements sociaux contre le pouvoir des appareils. Aujourd’hui, il revêt souvent un sens plus modeste de consultation, de circulation de l’information. À la limite, la démocratie participative devient un moyen de gouvernement pour les pouvoirs, un système permettant les ajustements entre offre et demande politique. C’est le sens que revêt le terme tel qu’il est employé dans la loi française de 2002 consacrée à la « démocratie de proximité ». On ne peut évidemment se contenter de cela. C’est pourquoi j’ai avancé la notion de « démocratie interactive » pour traduire la situation dans laquelle les citoyens n’aspirent pas tant à se substituer aux gouvernants qu’à pouvoir les interpeller en permanence, à exiger de ceux-ci qu’ils expliquent, qu’ils rendent des comptes, qu’ils fonctionnent de façon transparente…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/04/2020
- https://doi.org/10.3917/sh.lhere.2017.02.0146
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