Chapitre
Après quinze ans de présidence gaulliste, Valéry Giscard d'Estaing, élu en 1974, voulut « gouverner la France au centre ». Par ses origines personnelles et politiques, l'homme n'était pourtant pas un centriste. Issu de la famille des indépendants, il fit le choix d'inscrire l'avenir de la droite libérale dans le cadre de la « monarchie républicaine » instituée par le général de Gaulle. En élargissant la majorité, il en a cependant déplacé le centre de gravité, esquissant ainsi une synthèse entre tous les courants historiques de la droite ; ainsi qu'entre l'assise conservatrice de la société et les aspirations à la modernité de la génération post-Mai 68. Plus que centriste, la politique conduite par Giscard se définit par sa volonté de modération. Sa ligne libérale, sociale et européenne, à rebours du jacobinisme et du souverainisme gaulliens, et incarnée dans le champ partisan par l'UDF, qu'il a créée en 1978, s'est cependant heurtée à la crise économique consécutive aux deux chocs pétroliers, à la poussée d'une gauche en attente d'alternance et à la concurrence du néobonapartisme chiraquien. Commencé sous les auspices du « libéralisme avancé », le septennat giscardien s'est conclu par un « raidissement conservateur » qui lui mit à dos cet électorat n'appartenant pas à la droite et qu'il avait initialement réussi à séduire.« Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche ! »
Le 19 mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing est élu président de la République française au terme d'un rude combat contre son concurrent gaulliste, Jacques Chaban-Delmas, qu'il a su marginaliser au premier tour, et son adversaire de gauche, François Mitterrand, qu'il a devancé au second d'une très courte tête…
Plan
Auteur
html et feuilletage (par chapitre) Ajouter au panier
- Mis en ligne sur Cairn.info le 13/01/2022
- https://doi.org/10.3917/perri.buiss.2020.01.0351
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...