Chapitre
Du jeune militaire cherchant à convaincre de la nécessité pour l'armée française de se doter d'unités blindées au vieux président rêvant de mettre en place la « participation » et la régionalisation, Charles de Gaulle a prétendu toute sa vie dépasser les clivages partisans, exaltant les vertus du « rassemblement » contre l'esprit des « factions ». Au sein de la France libre et au moment de la Libération, l'homme pétri du catholicisme social familial, lecteur de Péguy, Barrès, Bergson et de Maurras, préférant Racine à Voltaire et Chateaubriand à Rousseau, sut travailler avec des socialistes et des communistes. Mais, en dépit de son nom, le Rassemblement du peuple français qu'il créa fut clairement ancré à droite, tout comme la Ve République qu'il fonda et qu'il préféra gouverner avec les représentants de la droite gestionnaire qu'avec les « gaullistes de gauche ». C'est pourtant à droite, chez les pétainistes d'abord, les partisans de l'Algérie française ensuite, qu'il suscita le plus de haine. Mais en dépit d'une politique étrangère marquée par la défiance envers l'Amérique et l'ouverture en direction de la Russie, c'est principalement l'électorat de droite qu'il fédéra. Le « rebelle » était aussi un homme d'ordre.
« C'est pas la droite, la France ; c'est pas la gauche, la France. » Ainsi s'exprimait, gouailleur, Charles de Gaulle interrogé par Michel Droit dans le cadre de la campagne du second tour de l'élection présidentielle de 1965. Le fondateur de la Ve République savait la force des mythes ; à l'instar de Chateaubriand, il soutenait que l'on mène les hommes par les rêves…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 13/01/2022
- https://doi.org/10.3917/perri.buiss.2020.01.0293
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