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Favorable à une restauration de la monarchie pour en finir avec la guerre civile plus ou moins sourde qui divise le pays depuis 1789, les conflits extérieurs, le désordre des institutions et la décadence politique, diplomatique et culturelle de la France, Charles Maurras (1868-1952) a exercé un magistère intellectuel qui allait bien au-delà du cercle de militants du mouvement royaliste de l'Action française et des milieux nationalistes. Figure majeure de la littérature et de la philosophie politique durant la première moitié du xxe siècle, cet admirateur de Maurice Barrès s'est engagé dans la politique lors de l'affaire Dreyfus et s'est converti au royalisme par rejet du centralisme jacobin écrasant, selon lui, les libertés et les communautés locales jadis harmonieuses. Journaliste, poète et écrivain ayant souvent appelé à passer à l'action mais rechignant au fond à le faire, il a établi une doctrine dont les racines plongent dans la pensée contre-révolutionnaire et dont la sève a profondément irrigué la droite française. Discrédité par son adhésion au régime de Vichy (et son antisémitisme forcené), il a laissé une œuvre considérable qui n'est pas seulement celle d'un « prophète du passé » : ses analyses et ses réflexions – par exemple en faveur de la décentralisation – sont aujourd'hui encore régulièrement reprises et remises en lumière par l'actualité.Que faire ? En cette soirée du 6 février 1934, le vieux fantasme caressé depuis trente ans par les monarchistes de l'Action française (AF) qui rêvent de « renverser la gueuse » semble sur le point de se réaliser…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 13/01/2022
- https://doi.org/10.3917/perri.buiss.2020.01.0237
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