Exposer sa clinique est une épreuve on ne peut plus délicate, surtout lorsqu’elle nous engage dans notre propre contemporanéité. À l’heure où nombre d’articles paraissent sur la médiation thérapeutique par le biais des nouvelles technologies, notamment dans la prise en charge des adolescents, qu’en est-il de la relation technologiquement tiercisée entre le patient et le psychologue ? Dans le cadre de pasaj, pouvons-nous considérer qu’un travail clinique avec les adolescents est possible à distance ? Autrement dit, est-il possible qu’un échange sous forme de sms puisse être thérapeutique ?
Avant d’engager une réflexion, encore faut-il définir ce qu’est pasaj. Émanant de l’association Parentel à Brest, ce dispositif est l’aboutissement d’une volonté de créer un espace d’écoute à distance pour les jeunes Finistériens. En 2006, l’espace devient officiellement accessible et depuis son activité n’a cessé de croître.
Une décennie plus tard, les pasajers que nous accueillons tous les soirs, à l’exception du samedi, de 20 heures à 23 heures ainsi que les mercredis après-midi de 14 heures à 17 heures, sont toujours présents. Composée de quatre psychologues et du directeur de Parentel, notre équipe assure ces temps d’accueil nommés « permanence ». Cet intitulé peut paraître banal a priori et pourtant, nous verrons qu’il n’a rien d’anodin. Les permanences ne sont pas uniquement téléphoniques à proprement parler puisque nous mettons également à disposition notre e-mail, un compte Skype, un numéro de téléphone portable, ainsi que la messagerie instantanée de notre sit…