Dans le lien, il y a – comme dans bien d’autres choses – le temps et l’espace, réservoirs de métaphores. Si dans le fil métaphorique de l’espace la distance est une précieuse dimension, dans le fil métaphorique du temps la question du rythme est une dimension tout à fait importante. Comment penser les temporalités du soin à l’enfant et au bébé ? Peut-être en commençant modestement par se situer !
En effet, la « psy » périnatale (soit la réunion de la psychologie périnatale, de la psychopathologie périnatale, de la santé mentale périnatale et de la psychiatrie périnatale) est un vaste domaine. Dans les soins aux femmes enceintes et aux mères et aux nouveau-nés en période périnatale qu’on appelle volontiers la périnatalité, interviennent de multiples professions et de multiples institutions : sages-femmes, puéricultrices, médecins dans des services d’obstétrique et de néonatologie … qui concourent à leur sécurité physique. Si on veut parvenir à une sécurité globale, l’intégration de la sécurité psychique est nécessaire. Il y a donc – comme il y avait des tigres dans le moteur des consommateurs d’une célèbre compagnie pétrolière dans mon enfance – des « psy » dans le soin global en périnatalité. Je suis l’un d’entre eux.
Je suis psychiatre, pédopsychiatre et psychothérapeute dans un dispositif particulier : celui de l’hospitalisation conjointe mère-nourrisson dans les troubles relationnels précoces. La question du placement s’y pose sous un angle particulier : comme nous espérons prévenir les troubles relationnels précoces ou les traiter, nous sommes toujours menacés de voir le placement comme une figure de l’échec…