Chapitre
Quelque chose de l’œuvre de Derrida sonne du dehors comme analogue à la chose analytique. Je pense, naturellement, à toute la dimension de « philosophie du langage » qui s’associe incontestablement à la pensée de la déconstruction. Mais aussi, à vrai dire, à une méthodologie derridienne du texte qui passe très souvent par une étude pointilleuse des arguments employés par les auteurs lus : au nom de la déconstruction, il n’est pas rare que Derrida, et les derridiens après lui, analysent les arguments.
Pourtant, l’expérience en est bien attestée, tout cela tourne court en fin de compte. Du débat rapporté dans l’ouvrage Limited Inc., on tire ordinairement le bilan que le dialogue escompté « n’a pas eu lieu ». Plus simplement, la figure de Derrida reste comptabilisée comme représentative par excellence du dévoiement rationaliste dont la philosophie analytique diagnostique les ravages dans notre aire continentale. Derrida, de ce point de vue, prend la suite de Heidegger comme cible de polémique. Son statut, à cet égard, est tout autre que celui de Michel Foucault, par exemple, qui a été entendu par quelques maîtres significatifs du courant analytique comme apportant une contribution respectable au débat sur science, histoire et société.
Comment, pour en venir au vif du sujet, commencer de traiter de notre affaire ? Dans ce qui suit, je voudrais réfléchir successivement de deux manières. Premièrement, je voudrais dire quelques mots sur ce que je retiens de significatif quant à la confrontation historique documentée pa…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/04/2015
- https://doi.org/10.3917/puf.manig.2011.01.0315
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