Chapitre
Le Parc national du Banc d’Arguin (PNBA), haut lieu mondial de la protection de milieux naturels, reconnu pour ses richesses mais fragile, est devenu, au fil de la dernière décennie, un enjeu territorial majeur pour des intérêts divergents. Il est attractif, dans sa partie maritime, pour les pêcheurs, bien que son accès soit interdit à ceux qui ne sont pas identifiés comme Imraguen. Il est apprécié par les pasteurs nomades qui le parcourent à des rythmes variés. Il est l’objet de toutes les attentions des océanographes, des géologues, des ornithologues et des botanistes. Il est devenu une destination privilégiée pour des touristes amateurs de grands espaces désertiques, d’oiseaux, de rencontres humaines transculturelles. Le PNBA est ainsi soumis à des pressions croissantes depuis qu’il est devenu aisément accessible grâce à la route goudronnée Nouakchott-Nouadhibou, ouverte en 2004 et inaugurée officiellement en 2005. Cette ouverture pose la question de la difficile conciliation d’impératifs économiques et politiques visant à l’exploitation d’un territoire, potentielle source d’activités à développer, et d’impératifs de sauvegarde de milieux précaires reconnus comme maillon indispensable au maintien d’une réelle biodiversité, milieux épargnés jusqu’alors par les populations locales très peu nombreuses et qui aspirent à de meilleures conditions de vie. C’est toute l’ambiguïté de la route qui est ainsi mise en avant. Elle peut certes améliorer la situation des habitants. Elle peut aussi les soumettre à des acteurs extérieurs qui vont leur imposer des évolutions qu’elles ne souhaitaient pas…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/08/2020
- https://doi.org/10.3917/kart.boula.2011.01.0173
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